Les nanoparticules sont des éléments ayant une taille nanométrique, entre 1 et 100 nanomètres (1 nanomètre est 1000 millions de fois plus petit qu’un mètre). L’échelle est de l’ordre des molécules.
Depuis un quart de siècle elles ont envahi notre quotidien : cosmétiques, médecine, peintures, métallurgie, textiles, emballages,… mais aussi alimentation.
Elles améliorent les propriétés physico-chimiques des éléments où elles sont intégrées.
Demeure la question essentielle : sont-elles dangereuses ?
Du fait de leur très petite taille, elles sont facilement absorbées par le corps humain, pouvant mettre être le support de l’introduction de molécules toxiques. Cependant très peu d’études d’impact ont été menées. Chez l’animal, on a pu noter des problèmes de développement embryonnaire, des effets allergisants, voire cancérogènes.
Tout juste sait-on que chez l’homme elles peuvent franchir le placenta, les muqueuses ou la peau (ex. : les crèmes solaires). Présentes dans les textiles dits « anti-transpirants » elles ne sont pas éliminées et sont donc rejetées dans l’environnement. Les gaz d’échappement des voitures roulant au diesel en contiennent également.
Ainsi elles se retrouvent donc présentes dans la chaîne alimentaire.
Dans l’industrie métallurgique, la législation est floue. En 2015, 1500 entreprises environ ont déclaré en avoir utilisé. Mais la liste n’est probablement pas exhaustive. Ainsi dans les PME, il arrive que certains employeurs achètent des matériaux en contenant sans le savoir : les fabricants n’ont pas obligation des les inscrire sur les fiches de données de sécurité ! D’où un risque accru pour les salariés qui les manipulent car les équipements de sécurité (masques, combinaisons de protection, mais aussi hottes d’aspiration et filtres) font défaut.
On voit là une similitude totale avec le problème de l’amiante. Les personnels intérimaires sont là encore davantage exposés.
De même qu’il existe peu d’études épidémiologiques, les formations sont quasi-inexistantes. D’où un problème accru de l’évacuation des nanoparticules, les éboueurs constituant une population très exposée.
En plus d’être présentes dans les emballages, les nanoparticules ont envahi l’alimentation (notamment dans les préparations industrielles). Au point d’interpeller l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui a mis en place un groupe d’experts depuis 2012. Depuis 2013 en France les fabricants ont obligation de faire une déclaration pour la traçabilité. Mais l’ANSES en appelle à une réglementation européenne plus importante, les industriels pouvant très aisément contourner la réglementation REACH.
Tout ceci n’est-il pas pure hypocrisie ? À l’heure du commerce mondialisé sacralisé par des accords AECG, TAFTA, CETA, …) demain rien n’empêchera l’importation de produits souillés. Ainsi aux États-Unis, de la poudre de lait maternisé contenait des nanoparticules.
Celles-ci ont offrent pourtant des possibilités dans le domaine médical (par exemple destruction de cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines voisines). Une fois de plus, ce n’est donc pas la recherche qu’il faut brider, mais ses applications qu’il faut contrôler de manière démocratique et sans conflit d’intérêt.
L’UFAL demande donc l’application stricte du principe de précaution et le droit à l’information. Si des études indépendantes et sérieuses valident l’innocuité de certaines particules, elle doivent pouvoir être utilisées. Mais il faut avant tout prévenir la santé des salariés et celle des consommateurs. Dans le domaine alimentaire l’utilité n’est pas clairement avérée par rapport aux nuisances potentielles. Devrons-nous une fois encore attendre les lanceurs d’alerte ou allons-nous enfin tirer les leçons du passé et privilégier la santé au profit ?