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Pour la deuxième fois en un mois, la Conférence des présidents d'Université vient d'adresser des propositions aux ministres maîtres d'œuvre de la réforme de la formation des enseignants. Pour la deuxième fois, la CPU a choisi de mettre en avant des recommandations qui, loin de remettre en cause les principes de cette « réforme », se présentent comme de simples ajustements des mesures annoncées dans le communiqué ministériel du 15 janvier. La CPU semble ignorer les raisons du mouvement massif de refus qu’a suscité le projet de réforme de la formation des enseignants et des concours de recrutement ainsi que l'ampleur de la mobilisation des universitaires contre ce projet. Ne doutons pas que les ministres sauront répondre favorablement à ces vraies-fausses préconisations pour mieux diviser la communauté universitaire sur cette question.
Le Salon de l'éducation a été créé par le ministre Allègre, celui dont les manifestations populaires ont obtenu la démission en mars 2000. L'organisation en a été confiée dès le départ à la Ligue de l'Enseignement, association liée à l'empire de l'ex-FEN, et qui comprend entre autres la MAIF, la MGEN, la MRIFEN, la CASDEN (propriétaire du site Vousnousils), le SE-UNSA, et la CAMIF (rachetée récemment par des fonds de pension américains).
On reste sidéré devant la capacité d’invention de l’Education nationale pour imaginer les solutions les plus saugrenues aux problèmes tragiques qui se posent à elle. Pour lutter contre l’absentéisme scolaire, selon Le Figaro du 7 juin 2008, le lycée professionnel Louis-Lumière à Chelles en Seine-et-Marne vient de faire miroiter des places de cinéma gratuites aux élèves les plus assidus. Pourquoi ne pas envisager de leur verser un salaire, tant qu’on y est ? Quand on a appris à marcher sur la tête, il devient difficile de tenir sur ses pieds.
L’intérêt des patients et des systèmes de santé passera t’il après celui des firmes pharmaceutiques ? Lors de l’adoption du cadre réglementaire du médicament en 2004, le Parlement européen a massivement rejeté (avec 494 voix contre 42) la proposition de la Commission de lever l’interdiction de la publicité directe aux consommateurs pour les médicaments de prescription, y compris dans le cadre d’un "projet pilote". Cependant, la Commission a choisi de remettre en cause ce choix dès 2005, notamment au travers de la mise en place d’un groupe entre autres chargé d’effectuer des propositions, dans le cadre de partenariats publics-privés, sur le sujet de l’“information-patient�? et au niveau duquel les firmes pharmaceutiques sont surreprésentées : le Forum pharmaceutique européen. Courant 2007, la Commission européenne, en particulier la Direction générale Entreprises, a multiplié les consultations sur ce sujet. Celle rendue publique le 5 février 2008 est la 4e depuis mai 2007. Dans cette consultation, la Commission maintient son projet de dérégulation de la communication directe des firmes aux patients, sans tenir compte des résultats des précédentes consultations et propose des modifications réglementaires. Les propositions de la Commission menacent la santé des citoyens européens et la pérennité financière des systèmes de santé des États membres. Les dramatiques affaires récentes de pharmacovigilance liés à des médicaments, telles l'affaire Vioxx° (un anti-inflammatoire à l’origine d’accidents cardiaques mortels) ou les affaires Zyprexa° (un anti-psychotique à l’origine de diabète et de troubles métaboliques), Avandia°(un antidiabétique à l’origine de troubles cardiaques mortels), Seroxat° (un antidépresseur à l’origine d’un risque de suicide augmenté), etc. rappellent que les effets indésirables sont souvent minimisés, voire dissimulés par les firmes pharmaceutiques, et ce, le plus longtemps possible. L’Ufal fait partie du Collectif Europe et Médicaments (MiEF : Medicines in Europe Forum). Ce collectif MiEF est l’une des 11 organisations qui publient la lettre ouverte suivante aux membres de la Commission ENVI du Parlement européen, en particulier aux coordinateurs de cette Commission, ainsi qu’aux commissaires Verheugen et Vassiliou, aux membres du groupe Information-patient du Forum Pharmaceutique.
Bien que l’on s’évertue à le faire croire, la santé ne constitue pas un « marché » où les prix peuvent se constituer librement entre l’offre et la demande. Le « produit » lui-même n’est pas banal. La santé représente la condition sine qua non d’une vie normale. Elle dépasse largement le facteur individuel prépondérant pour chacun d’entre nous. Elle est une donnée sociale essentielle à l’efficacité d’une collectivité. Sans s’appesantir sur la nécessité de constituer une société heureuse et donc, harmonieuse, le niveau de santé d’une population évitera par exemple l’expansion des épidémies. En se plaçant sur le seul terrain de l’économie, c’est ce niveau de santé général qui garantira la capacité de consommation et de production de cette population.