Chaque année au mois d’août, le versement de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS), prestation familiale sous conditions de ressources d’un montant de 400 euros environ, donne lieu à un inévitable florilège de commentaires politiciens démagogiques et méprisants à l’endroit des familles modestes. L’an passé, l’UFAL n’avait pas manqué de décerner sa palme de la démagogie insultante à l’endroit des familles modestes (ou « populo-bashing ») à l’ancien Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer, qui suggérait que les bénéficiaires de l’ARS préféreraient acheter des écrans plats avec l’argent de l’ARS plutôt que de procurer des fournitures scolaires à leurs enfants. Dit autrement, les pauvres, décidément incapables de gérer leur budget, négligeraient, de surcroît, les intérêts matériels de leur progéniture.
Attention, il ne reste plus que quelques jours pour remporter le trophée 2022
Avis au futur lauréat : il serait peut-être judicieux de mettre à jour l’exemple de l’écran plat, prononcé initialement par le député UMP Edouard Courtial en… 2008, époque où les écrans plats avaient encore quelque chose d’exceptionnel.
Aux dernières nouvelles, un petit groupe de 14 députés Les Républicains se détacherait du peloton et serait en passe de remporter le trophée 2022 du « populo-bashing » grâce à leur proposition de loi déposée le 4 août dernier auprès de la Présidence de l’Assemblée nationale. Nous invitons le lecteur à contempler le titre édifiant de ce texte qui résume à soi-seul la teneur antipopulaire de la proposition : « encadrer l’utilisation de l’allocation de rentrée scolaire et lutter contre la fraude ». (Proposition de loi nº 192 visant à encadrer l’utilisation de l’allocation de rentrée scolaire et à lutter contre la fraude (assemblee-nationale.fr). Qui peut faire mieux ?
A quelques jours du versement de l’allocation (qui interviendra le 16 août prochain), l’UFAL souhaite dès à présent rappeler que l’ARS est une prestation familiale essentielle pour les familles modestes qui est, dans l’immense majorité des cas, utilement dépensée pour l’achat des fournitures scolaires essentielles pour la rentrée scolaire de leurs enfants.
En 2022, l’allocation de rentrée scolaire sera, comme d’autres prestations et pensions, revalorisée de 4 % dans le cadre de la loi sur les mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat destinée à aider les ménages à faire face à l’inflation. Cette revalorisation, d’un montant de 15 euros environ, sera versée quelques jours après le premier versement. Elle s’ajoutera à la majoration de 1,8 % du 1er avril dernier. En tout, l’ARS aura été augmentée de 5,8 % en 2022. Ce coup de pouce est le bienvenu dans un contexte d’inflation soutenue qui fragilise dramatiquement les familles modestes. Rappelons toutefois qu’il ne s’agit que d’un rattrapage partiel de perte de pouvoir d’achat après le quasi-gel des prestations sociales décidé par le gouvernement en 2019 et 2020.
L’UFAL pointe au passage une incohérence flagrante : l’instruction ayant été rendue obligatoire à partir de l’âge de 3 ans depuis la rentrée 2020, il est anormal que l’allocation de rentrée scolaire demeure réservée aux familles ayant des enfants de 6 ans et plus. Pour les enfants scolarisés dans un établissement scolaire dès 3 ans, la rentrée scolaire engendre des frais non négligeables pour les familles. Selon une étude du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse datant de 2015, le coût de la rentrée scolaire en maternelle est en moyenne de 520 euros par enfant. À eux seuls, les frais d’inscription, de garderie et de cantine, représentent 500 euros pour une année. Ce montant est sûrement supérieur aujourd’hui avec l’augmentation généralisée du niveau des prix qui frappe notre pays.
L’UFAL a récemment lancé une pétition pour obtenir du gouvernement une révision des conditions d’octroi de l’allocation de rentrée scolaires afin que cette prestation soit versée dès l’âge de 3 ans pour les enfants scolarisés. Notre mouvement invitait l’ensemble des associations familiales et à s’associer à cette proposition sociale allant dans le sens d’une amélioration des conditions de vie des familles les plus modestes.
D’ores et déjà, nous tenons à remercier deux parlementaires de l’opposition, la sénatrice de Haute-Vienne, Isabelle Briquet, et la sénatrice de la Dordogne, Marie-Claude Varaillas, qui ont relayé cette revendication de l’UFAL auprès du Ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées et du Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse.