Nora Berra commence très fort !

La nouvelle secrétaire d’Etat à la santé a démarré son maroquin en
fanfare. Alors que l’Agence française  de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a annoncé que le médicament Médiator (Benfluorex chez Servier), utilisé chez les diabétiques en surpoids, était lié à 500 morts et 3500 hospitalisations entre 1976 et 2009, la nouvelle ministre se fait le porte-parole de l’entreprise pharmaceutique Servier.

« Il faudra voir la relation d’imputabilité entre le médicament et ses effets »,
a-t-elle déclaré déclaré  mardi 16/11 sur itélé, ajoutant qu’il faudrait « un gros travail de
compilation de données et d’expertise » pour le vérifier. Le député socialiste Gérard
Bapt (Haute-Garonne) a aussitôt demandé mercredi 17/11 la démission de la nouvelle secrétaire d’Etat à la santé.Plus sérieusement, nous voyons que les firmes multinationales
pharmaceutiques fournissent les ministres de la santé de Sarkozy.
Après Roselyne Bachelot, voici Nora Berra ,qui a travaillé,chez
Boehringer Ingelheim (1999-2001), Bristol-Myers Squibb (2001-06) et
Sanofi Pasteur-MSD (2006-09).

Le CISS, la FNATH et l’UNAF font des propositions sur la répartition
spatiale des médecins

Le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), l’Union nationale
des associations familiales (Unaf) et l’Association des accidentés de
la vie (Fnath), demande
-une garantie de « l’existence d’une équipe de soins pour un nombre
donné d’habitants »
-un « service opposable approprié » pour la permanence des soins
-la définition « d’ un plan de modernisation et de développement des
centres de santé en leur affectant des moyens comparables à ceux que
l’on se prépare à allouer aux maisons de santé pluridisciplinaires ».
– la réalisation de « certains actes médicaux de premier recours » par
les auxiliaires médicaux, à l’image des infirmiers de Norvège ou du
Royaume-Uni, formés à la médecine d’urgence et habilités à effectuer
des actes médicaux.Ils demandent toutefois des garanties sur le
développement des coopérations interprofessionnelles, qui « doit
reposer sur des exigences de sécurité sanitaire et de protection des
données individuelles de santé attendues par les patients » et sur
l’assurance que ces coopérations reposent sur des compétences
reconnues par un diplôme ou une qualification professionnelle.
-l’usage raisonné et encadré au sein du SROS  de la télémédecine afin
qu’elle « ne soit pas utilisée à des fins de compensation de la
désorganisation du système de santé ».
– une « nouvelle politique de régulation de l’offre de soins
ambulatoires », pour garantir l’accès aux soins « en tous points du
territoire », en citant des exemples de restriction à l’installation
mis en place à l’étranger, et l’avenant à la convention des infirmiers
libéraux en France.
-la généralisation des modes mixtes de rémunération des médecins
libéraux, en particulier la rémunération au forfait pour la part
principale de leur activité.
Les associations estiment que les aides financières « ont finalement
peu d’effet » sur le déséquilibre démographique des médecins sur le
territoire.

Dépendance : la saga des propositions

La saga des propositions de la droite néolibérale ne permet pas encore
de savoir ce que sera le projet de loi définitif qui sera soumis au
Parlement. Nous savons seulement que toutes ces propositions tournent
le dos au principe de solidarité »à chacun selon ses besoins, et
chacun doit y contribuer selon ses moyens ».
Tout d’abord, il y a eu la mission Rosso-Debord, députée UMP,
missionnée par le président de la République dont vous pouvez voir
notre analyse sur le lien suivant :  https://www.ufal.org/sante-protection-sociale/dependance-une-mission-parlementaire-qui-naugure-rien-de-bon/

II y a eu aussi les propositions de la Commission des affaires
sociales de l’Assemblée nationale quelque peu différentes mais qui
suit la même trame :
-appliquer aux retraités, le même taux de CSG que celui des actifs
(passage de 6,6 % à 7,5%) avec un taux réduit pour les retraités non
imposables (3,8%)
-les retraités seraient soumis à une contribution de 0,3 % pour abonder
la contribution solidarité autonomie(journée de travail gratuit des
salariés)
-reprise de la proposition Rosso-Debord de supprimer l’allocation APA
pour les GIR 4(voir plus haut l’injustice)
-reprise de la proposition Rosso-Debord de supprimer l’APA et la
remplacer par un contrat d’assurance (le malade est considéré comme
une voiture !)
-reprise de la proposition Rosso-Debord de reprise sur les successions
à moins d’accepter une allocation diminué de moitié.
Depuis, le Président de la république (voir plus haut) a proposé de
créer une cinquième branche de la Sécu (voir notre analyse ci-dessus).
Tout cela ne va pas dans le bon sens. Nous attendrons le projet de loi
qui passera au Conseil des ministres pour revenir vers vous dans les
analyses.

APA : le gouvernement se  « fout du monde »
Le gouvernement « débloque » une dotation de 150 millions d’euros en
faveur des départements en difficulté, pour  financer l’allocation
personnalisée d’autonomie (APA).
L’Assemblée des départements de France (ADF) estime quant à elle, que
le compte n’y est pas. Le besoin est de plus de 2,5 milliards d’euros
qui auraient du être mobilisés. De plus, sur les 150 millions, la
moitié provient de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie
(CNSA) et non de l’Etat et le reste relève d’une distribution
discrétionnaire de l’Etat en échange d’un engagement à supprimer
certains postes budgétaires (personnels, dépenses ‘non obligatoires’
des départements sur des politiques d’intervention comme le sport, la
culture…) ».

Dépendance : la FNATH dénonce le flou de Sarkozy
L’Association des accidentés de la vie (Fnath) estime, mercredi
17/11dans un communiqué, que les annonces du président de la
République sur la réforme de la dépendance restaient floues et
contradictoires.
La Fnath se réjouit de l’annonce de la création d’une « nouvelle
branche de la sécurité sociale » mais considère  les propositions sur
le financement  « floues ».
La Fnath  rejette l’intervention des assurances privées alors qu’il
s’agit d’un « risque majeur qui doit être pris en charge par la
solidarité nationale, essentiellement au sein de la sécurité sociale ».
Elle souhaite la création d’une « prestation de compensation couvrant
l’ensemble des besoins des personnes dépendantes, quel que soit leur
âge », c’est-à-dire des personnes âgées ou handicapées. Cette nouvelle
branche doit mettre à contribution « de manière équitable toutes les
catégories sociales, actifs et inactifs, et tous les revenus – y
compris du capital et du patrimoine-« .

L’APF regrette que les personnes handicapées ne soient pas prises en
compte dans le débat sur la dépendance

L’Association des paralysés de France (APF) a pour sa part regretté
dans un communiqué publié le mercredi 17/11 que le président de la
République n’aborde le débat de la dépendance que pour les personnes
âgées, alors qu’il avait affirmé aux associations le 13 septembre que
la situation des personnes handicapées ferait partie de la réforme à
venir sur la dépendance.
Le « saucissonnage des problèmes » fait-il partie de la tactique
gouvernementale ?

Dépendance : devons-nous nous réjouir d’une cinquieme branche
de la Sécu ?

Nous pensons que nous ne devrions pas nous réjouir d’une cinquième
branche de la Sécu. C’est un moyen pour organiser un financement
solidaire amoindri et pour promouvoir une part plus importante au
secteur lucratif des assurances pour les actionnaires. Nous pensons
qu’il faut se battre pour que le gouvernement s’appuie sur la
définition de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de
1946 qui n’a toujours pas été modifié :
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d’infirmité. »
C’est pour cela que nous devons se battre pour que la dépendance des
personnes âgées et handicapées soit traitée directement par la Caisse
nationale d’Assurance-maladie (CNAM) qui se doit d’avoir une action sur
l’ensemble des problèmes de santé en son sein selon la définition de
l’OMS. Nous pensons que tout « saucissonnage » est préjudiciable à une
vision globale de la santé et risque d’être faite pour des raisons
purement comptables.

Le nombre de bénéficiaires de l’APA continue d’augmenter
Le nombre de bénéficiaires de l’APA continue d’augmenter en 2009 selon
la  direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des
statistiques (Drees).
En 2009, le nombre de bénéficiaires de l’APA est estimé à 1,142
million pour la France métropolitaine, soit une hausse de 3 % en un an.
Fin 2009, l’APA était versée à 447.800 personnes résidant en
établissement, soit 39 % de l’ensemble des bénéficiaires de cette
allocation.
Pour les 61 % des bénéficiaires de l’APA qui vivent à domicile, soit un
total de 695.000 personnes, la  progression est  de 4 % par rapport à
2008.
90 % des dépenses d’APA à domicile servent à financer le recours à un
aidant professionnel.
Les 10 % de dépenses d’APA à domicile restantes servent, pour moitié, à
financer différentes aides à l’autonomie (portage de repas, transport,
etc.) et pour l’autre moitié, à financer un accueil temporaire ou de
jour en établissement ou le règlement des services rendus par les
éventuels accueillants familiaux.
Les bénéficiaires de l’APA à domicile sont pour 59 %  classés en GIR
4 (les moins dépendants actuellement indemnisés. Les sommes qui leur
sont versées constituent 40 % des dépenses d’APA à domicile. Il est à
noter que madame Rosso-Debord , députée UMP, qui a fourni un rapport
au Président de la république souhaite tout simplement ne plus
indemniser les GIR 4 !
Les personnes classées en GIR 3 représentent 21 % des bénéficiaires (à
domicile) et 26 % des dépenses, celles classées en GIR 2 regroupent 17%
des bénéficiaires mais 28 % des dépenses. Enfin les personnes âgées les
plus dépendantes, classées en GIR 1, représentent 3 % des bénéficiaires
et 6 % des dépenses.
Par ailleurs, la prestation de compensation du handicap (PCH) est
versée à 17.400 personnes handicapées âgées de 60 ans ou plus fin
2009, contre 11.600 l’année passée, soit une hausse de 50%.Fin 2009,
la PCH est versée à 99.500 personnes handicapées âgées de moins de 60
ans, soit une augmentation de 49 % par rapport à l’année précédente et
dépasse, pour la première fois, le nombre de bénéficiaires de
l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP, 75.300).
Fin 2009, 91.000 personnes bénéficient à domicile de la PCH, soit une
hausse de 43 % par rapport à 2008, alors que les bénéficiaires de
l’ACTP ne sont plus que 59.100, en baisse de 12 % par rapport à 2008.
En établissement, 8.500 personnes bénéficient de la PCH en 2009
(contre 2.800 en 2008) tandis que 16.200 personnes continuent de
percevoir l’ACTP.
Dans son ensemble, la PCH représente 31,9 % des aides aux personnes
handicapées au 31 décembre 2009.
(L’étude de la Drees, « les bénéficiaires de l’aide sociale
départementale en 2009 », octobre 2010, 8 pages, est disponible sur:
www.sante-sports.gouv.fr/no-742-les-beneficiaires-de-l-aide-sociale-de...)

La bataille sur la convergence de la T2A entre public et privé ne fait
que commencer

La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a combattu dans les
deux chambres, avec son lobby de députés UMP et Nouveau centre emmené
par Dominique Tian (Bouches-du-Rhône), Guy Lefrand (Eure), et
Jean-Luc Préel (Vendée), et son lobby de sénateurs UMP emmenés par
Alain Milon(Vaucluse) et Bruno Gilles (Bouches-du-Rhône),dans le débat
sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS)
pour 2011, à la prise en compte des dépassements d’honoraires dans la
convergence tarifaire prévu en 2018 entre le public et le privé.
La FHP réclame que la comparaison des tarifs ne se fasse que sur les
dépenses remboursables par l’assurance maladie, c’est-à-dire entre les
tarifs publics et les tarifs privés auxquels sont ajoutés les
honoraires sans les dépassements.
L’amendement des ultra-libéraux a même été adopté en commission des
affaires sociales de l’Assemblée nationale ce qui est un comble ! En
fait, nous voyons là une aile encore plus néolibérale que le
gouvernement. On croit réver !
Par contre, la FHP qui travaille pour les actionnaires a réussi à
faire voter un aménagement des sanctions liées à des erreurs de codage
pour leurs « ouailles ». Non seulement les contrôles sont de moins en
moins fréquents mais quand on trouve des « erreurs », il y a une
procédure spéciale qui ne sanctionnerait que si la clinique privée à
but lucratif pour les actionnaires réitère dans son « erreur ». En
fait, il suffit donc que les cliniques ne fraudent qu’une seule fois
sur chaque « erreur » !
En réalité, on va vite s’apercevoir que la Tarification à l’activité
(T2A) est un mode de financement qui favorise la marchandisation de la
santé, la privatisation des profits et la socialisation des pertes.
Déjà, nous avions déjà montré l’injustice des 790 groupes homogènes de
malades(GHM) qui favorise dans chaque GHM, les actes principalement
faits dans les cliniques privées à buts lucratifs pour les
actionnaires et défavorisent les actes principalement faits en hôpital
public. Maintenant que le gouvernement va plus que tripler le nombre
de GHM , il nous restera à étudier les nouvelles conséquences de cette
modification.
Mais cela n’empêchera  pas  la FHP de continuer à chercher à pousser
son avantage.

Les sénateurs centristes veulent la suppression de l’indépendance
des médecins du travail

Le Conseil constitutionnel a censuré les articles concernant la
médecine du travail qui ont été votés grâce au procédé
anti-démocratique des « cavaliers législatifs » déposés au dernier
moment sans débat préalable.
Qu’à cela ne tienne, les sénateurs ultras-libéraux regroupés dans l’
l’Union centriste ont déposé  une proposition de loi relative à
l’organisation de la médecine du travail, qui reprend les dispositions
contenues initialement dans le projet de loi portant réforme des
retraites et censurées par le Conseil constitutionnel.
Ce projet vise à augmenter les pouvoirs des directeurs et du CA des
services de santé au travail au détriment des médecins du travail. Il
est à noter que les directeurs sont nommés par les employeurs. Voilà
qui renforce le patronat qui sera juge et partie !

Comment le gouvernement veut accélerer la baisse des remboursements AM ? par décret !
Le gouvernement compte abaisser progressivement par décret le seuil de
déclenchement de la procédure d’alerte sur l’objectif national des
dépenses d’assurance maladie (Ondam) à 0,7 % à en 2011,à 0,6 % en 2012
et à 0,50 % en 2013.
Bien évidemment, cela est présenté pour assurer un meilleur suivi de
l’Ondam ou en langage technocratique de «  réduire l’incertitude sur
l’exécution de l’Ondam » selon les propos de Roselyne Bachelot.
En fait, cela est fait pour accélérer les baisses de remboursement
assurance-maladie (AM) tout en augmentant la déformation de la valeur
ajoutée entre salaires directs et socialisés d’une part et des profits
d’autre part. Cette déformation (ou modification de la répartition des
richesses au détriment des salaires) coûte cette année 9,3 points de
PIB soit plus de 180 milliards d’euros par an.

Le lobby pharmaceutique demande ouvertement la prise en compte
de ses intérêts par les pouvoirs publics

Le lobby pharmaceutique G5, association qui regroupe Ipsen, le LFB,
Pierre Fabre, Sanofi-Aventis et Servier, a réclamé  la prise en compte
des intérêts  des industries de santé dans le contexte de « la
politique légitime de redressement des finances publiques ».
Le G5 évoque différentes réformes envisagées dans le cadre du projet
de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2011, dont
l’abaissement du taux de croissance autorisé de 1 % à 0,5 % (taux k), la
baisse des taux de remboursement de 35 % à 30%, ou encore les nouvelles
baisses de prix et limitations en volume.
Non content d’avoir placé une ancienne responsable d’une des grandes
multinationales de la pharmacie, il continue leur politique de
prédation de la protection sociale solidaire.
« Toute nouvelle mesure de réduction des dépenses de santé doit faire
l’objet, au préalable, d’une étude d’impact analysant ses conséquences
en termes d’emploi, d’investissement et de recherche », a déclaré
laconiquement  le G5 dans un communiqué.
Le lobby réclame par ailleurs le maintien des « outils performants de
politique industrielle actuellement en vigueur » que sont le crédit
impôt recherche et le régime de taxation des revenus des brevets.
Lire le livre « Le grand secret de l’industrie pharmaceutique » de
Philippe Pignarre  qui a travaillé 17 ans dans une entreprise
pharmaceutique pour voir que les recherches sont faites uniquement
lorsque les « clients potentiels » sont rentables et que les
trouvailles de nouvelles molécules ne sont pas si brillantes que cela.
Tout cela justifierait pour le moins, la relance de la recherche
publique financé sur les fonds publics.
Par ailleurs, le crédit impôt recherche n’est donné aux entreprises
que comme effet d’aubaine car il est payé sur le total de la recherche
déclaré par les patrons sans contrôle. Le problème est que ce montant
ne se retrouve pas dans la DIRDE (Dépenses d’investissement de
recherche développement des entreprises) qui mesure les « vrais
investissements » des entreprises.

Le CISS demande une plus grande transparence des subventions de
l’industrie pharmaceutique

Le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) a demandé une plus
grande transparence sur les financements versés par l’industrie
pharmaceutique aille au-delà des seules associations de patients.
La Haute autorité de santé (HAS) a rendu public le montant des
financements versés par les multinationales de la pharmacie aux
associations de patients, pour un montant de  5,2 millions d’euros en
2009
« Il n’y a aucune raison de limiter la déclaration aux seules
associations de patients sauf à vouloir la transformer en stigmate
d’une suspicion générale dont seraient indemnes, par nature, les
autres organismes intervenant dans le domaine du soin ou, plus
généralement, de la santé », déclare le Ciss.

Le gouvernement taxe les étrangers pauvres
Le socialiste Gérard Bapt (Haute-Garonne) a déploré une « sous-dotation
chronique » de l’AME et a estimé que l’instauration d’un droit d’entrée
n’était pas la solution. Il a expliqué que le droit d’entrée de 30
euros « ne serait pas à la hauteur des enjeux » puisqu’il rapporterait
« 6,3 millions par an » à nombre de bénéficiaires équivalent et aurait
un effet « plus direct » de « renoncement aux soins des personnes
concernées », qui sont « des personnes aux revenus modestes ». Voilà une
mesure mesquine qui va augmenter la croissance des inégalités sociales
de santé. Bravo la droite néolibérale !

Le président de l’ADMD, Jean-Luc Romero, demande un débat
parlementaire sur l’euthanasie

A l’occasion de la troisième journée mondiale pour le droit de mourir
dans la dignité mardi, le président de l’ADMD, Jean-Luc Romero, a
demandé un débat parlementaire sur cette question.
Un sondage IFOP réalisé pour Sud-Ouest Dimanche, révèle que 94 % des
Français seraient favorables à une loi sur l’euthanasie. Dans ce
sondage, 58 % des personnes interrogées estiment que la loi devrait
permettre l’euthanasie mais seulement « dans certains cas », tandis que
plus d’un tiers d’entre eux (36%) jugent que l’euthanasie devrait
s’appliquer à « toutes les personnes atteintes de maladies
insupportables et incurables ».
Il semble que le gouvernement ne souhaite  pas ouvrir une bataille
contre les parlementaires proches de l’Opus dei, tendance intégriste
de l’extrême-droite catholique fortement représenté au Parlement.
Voilà comment une minorité religieuse empêche une loi de liberté et de
laïcité.

La sainte alliance contre la sécurité sociale solidaire
Un colloque surréaliste a eu lieu. Son titre aurait pu être « Comment
dépecer la Sécu et augmenter les inégalités sociales de santé pour le
plus grand bien des actionnaires ». Voyez un peu !
A l’occasion d’un débat organisé par la Fédération de
l’hospitalisation privée (FHP), Dominique Libault, directeur de la
Sécurité sociale (DSS) a déclaré : « Faut-il continuer (à accepter)
qu’une partie croissante des complémentaires soit absorbée par le
financement des dépassements d’honoraires par rapport à d’autres
prises en charge qui seraient peut-être plus utiles » en matière de
santé pour notre pays? Il appelle néanmoins tous les acteurs , Sécu et
Complémentaires santé à travailler main dans la main.
Agnès Bocognano (Fédération nationale de la mutualité française, FNMF)
n’a répondu qu’en rappelant que la Mutualité française réfléchissait
actuellement à un projet de conventionnement hospitalier qui
permettrait de référencer des établissements, « à la fois sur des
critères de qualité reconnus de manière publique et sur des critères
liés au montant des dépassements d’honoraires ».
Le directeur santé de la Fédération française des sociétés d’assurance
(FFSA), Alain Rouché, a estimé de son côté qu’il y aurait probablement
« demain », des « accréditations » passées notamment avec les « cliniques »
par les assurances complémentaires.
Puis, le directeur du fonds CMU (couverture maladie universelle)
Jean-François Chadelat, il s’agirait d’un accord « triplement gagnant » pour le professionnel, l’assuré et la complémentaire santé. Fermez le ban !
Voir un directeur de la Sécurité sociale continuer à demander le
développement du partenariat public-privé piloté par les assureurs et
les instituts de prévoyance accoquinés avec les « cliniques »(voir
plus haut la position d’Alain Rouché), entendre la représentante de la
FNMF proposer le conventionnement sélectif (donc pour ceux qui peuvent
donc les plus aisés), entendre la représentant du MEDEF des assurances
montrer l’avenir radieux du partenariat privé-privé, et notre haut
fonctionnaire préféré du fonds CMU, nous refaire le coup du rapport
Chadelat à savoir que la solution réside dans la complémentarité d’ un
affaissement du remboursement Sécu et une augmentation du
remboursement complémentaire santé.
Alors que toutes les études de l’IRDES, de la DREES et des
associations montrent que ce système organise un accroissement
exponentiel des inégalités sociales de santé, voilà la sainte alliance
déclarer « en creux » qu’il faut continuer à augmenter les inégalités
sociales de santé et les refus de soins pour cause financière !
On croit rêver ! Il ne se rende pas compte qu’en privilégiant leur
politique de court terme, la saint alliance continue à organiser la
régression et la désocialisation de la sécurité sociale. Bien
évidemment, le prochain « colloque » de la sainte alliance nous fera
le coup de la charité pour éliminer définitivement le principe de la
solidarité « à chacun selon ses besoins et chacun doit y contribuer
selon ses moyens ».

Hôpitaux : la privatisation des profits et la socialisation des pertes continuent
Pendant que les difficultés s’accumulent dans les hôpitaux publics-
T2A défavorable au public, concentration voulue par les ARS des
secteurs peu rentables, insuffisance des Missions d’enseignement et de
recherche(MERRI) et des Missions d’intérêt général et d’aide à la
contractualisation(MIGAC, qui sont de 15 % au lieu de 30 % nécessaires),
suppression de la démocratie sanitaire et sociale représentative dans
l’hôpital public et dans les territoires, pilotage comptable au lieu
de partir des besoins sociaux et démographiques, etc.- la
privatisation des profits dans les cliniques à buts lucratifs pour les
actionnaires continue.
L’hôpital privé Arras Les Bonnettes, du groupe Générale de santé, issu
de la fusion des cliniques Sainte-Catherine et Bon secours, a été
inauguré mercredi par le directeur général de l’Agence régionale de
santé (ARS) Nord-Pas-de-Calais, Daniel Lenoir, ancien directeur de la
Fédération nationale de la mutualité française, sans aucun état d’âme
! Comme quoi les responsables de la majorité des mutuelles font bon
ménage avec le principe de la privatisation des profits dans la
chirurgie, la maternité, l’imagerie médicale notamment.
Pour le centre hospitalier de Paimpol, c’est un cas d’école. Voilà un
hôpital qui faisait 2000 actes de chirurgie par an. Puis, on ferme la
maternité en 2003. Puis, on ferme la chirurgie la nuit et les
week-ends , on tombe à 1200 actes en 2009 et 1000 actes en 2010 et
enfin on arrête définitivement la chirurgie le 1er janvier 2011. Et on
équipe cet établissement en soins de suite et de rééducation (SSR)
moins rentables. C’est le même procédé,  qui est appris dans les
écoles néolibérales de management hospitalier et qui est appliqué
partout pour détruire les hôpitaux et maternité de proximité. Pourquoi
? Parce que la petite chirurgie (celle qui est pratiquée dans les
hôpitaux de proximité)et la maternité sont des activités rentables et
sont donc vouées à la privatisation des profits. Les établissements
privés de Lannion et de Saint Brieuc sont donc ravis et ont droit à
une part du gâteau même si dans ce cas, une partie sera transféreé
dans les hôpitaux publics du coin.

Combien de sondages et d’études faudra-t-il pour reprendre le chemin
de la solidarité ?

Cette fois-ci, c’est AG2R/LH2 qui fait le énième sondage qui une fois
de plus donne toujours les mêmes résultats. Comme si, on ne faisait
rien d’autres que des sondages !
Selon la dépêche APM, pour 50  % des Français, la prise en charge de la
dépendance relève principalement de la solidarité nationale. Seulement
17 % des Français interrogés considèrent que la prise en charge de la
dépendance doit trouver avant tout sa solution dans des contrats de
prévoyance collectifs et 16 % dans des contrats de prévoyance
individuels. Selon le sondage, sept Français sur 10 considèrent que la
qualité du système de soins se détériore, soit « une proportion en
croissance constante depuis 2007. Ainsi, 86 % des personnes interrogées
considèrent que les dépenses de santé sont de moins en moins bien
remboursées par la Sécu alors que pour 59 % d’entre elles, elles
représentent une part de plus en plus importante dans leurs dépenses
quotidiennes. Les Français restent attachés à un financement collectif
de la santé, 42 % préférant une augmentation des cotisations sociales
pour prendre en charge les dépenses de santé. Perfidement, AG2R
remarque que ceux qui préfèrent l’augmentation des cotisations
complémentaire santé augmente et passe à 30%. Comme quoi, il devient
de plus en plus nécessaire de faire de l’éducation populaire sur les
chiffres de la Cour des comptes qui montrent que les frais de gestion
des complémentaires santé sont près de 4 fois supérieurs à ceux de la
Sécu !
Pour limiter une hausse des cotisations de leurs complémentaires
santé, 51 % des Français interrogés opteraient pour la suppression des
garanties bien-être, 15 % choisiraient la réduction de la prise en
charge des dépassements d’honoraires des médecins par la
complémentaire santé et 11 % la suppression du remboursement par la
complémentaire santé des médicaments non remboursés par la sécurité
sociale.
En cas de hausse de leur cotisation, six Français sur 10 souhaiteraient un
meilleur remboursement des soins dentaires (60%) et d’optique (59%).

Pour 84 % des personnes interrogées, la qualité du système de soins
reste toutefois meilleure en France que dans d’autres pays. Pour
combien de temps encore ?

Le numerus clausus reste à 7400 médecins en 2011
Alors que la pénurie de médecins a été construite par l’affaissement
du numerus clausus qui de 8500 médecins formés par an on est  descendu
jusqu’à 3500 médecins par an, Puis il y a une remontée pour arriver à
7013 en 2007, puis 7300 en 2800. Le gouvernement a stabilisé ce
chiffre  autour de 7400 médecins aujourd’hui depuis l’année 2009
Aucun changement régional à part que Paris laisse 3 places au profit
des Antilles-Guyane.
Le numerus clausus pour les pharmaciens est fixé à 3.090 en 2011, un
seuil identique à celui de 2010, 2009 et 2008.
Le numerus clausus des étudiants en odontologie demeure fixé à 1.154,
comme en 2010. Il était de 1.097 en 2009 et 1.047 en 2008.
Enfin, le numerus clausus des sages-femmes s’établit à 1.015, soit une
place de moins qu’en 2010, retrouvant son niveau de 2009.

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