Quand la gauche est orpheline d’une théorie explicative du réel et de la transformation nécessaire, la fine fleur des économistes bancaires largement déboussolée par la crise économique utilisent leurs compétences et les moyens informatiques dont ils disposent pour voir quels sont les théories qui sont explicatives de la réalité que nous vivons.
Déjà, en 2002, après la crise qui vit éclater la bulle internet, Patrick Artus, économiste en chef de la Caisse des dépôts livrait « K. Marx is back »
Mais après la dernière crise démarrée dans l’été 2007, accentuée par le krach bancaire et financier de septembre 2008, il récidive avec « Une lecture marxiste de la crise » sur le site d’une banque (!)

Et pendant ce temps-là, que fait la gauche?

Soit elle sombre dans la fétichisation des vieux ancêtres, Marx compris ! Et là, elle vit en dehors du temps. Soit elle croit trouver une nouvelle bible avec la doctrine sociale de l’église (plus ou moins repeinte en vert y compris dans les logos !) troquant la contradiction entre les exploiteurs et les exploités pour la lutte des riches contre les pauvres, troquant le service public pour une simple mission de service public, la protection sociale solidaire pour une protection sociale à plusieurs vitesses, troquant le principe de solidarité pour celui de charité, celui de laïcité pour celui de communautarisme (déguisé en laïcité ouverte, laïcité positive, laïcité plurielle, laïcité de reconnaissance, etc.), troquant le principe d’égalité en principe d’équité, déclarant que les couches populaires n’existent plus car ils en voient moins dans les villes-centres, alors que celles-ci sont majoritaires à condition de les voir dans les banlieues, les zones périurbaines et les zones rurales, là où les bac +35 qui nous gouvernent ne vont jamais !
Je défie d’en apporter la preuve tous les apprentis sorciers qui pensent que les nouveaux romans sur lesquels ils s’appuient sont aussi ou plus pertinents pour expliquer la crise actuelle du capitalisme. Car une théorie doit pouvoir expliquer le réel, sinon c’est une croyance.
Et comme personne n’a pu démontrer l’incompatibilité d’une lecture marxienne de la crise avec la prise en compte des nouvelles réalités énergétiques et écologiques, il serait bon que les thuriféraires de la modernité obligatoire aient le courage de faire le même travail de vérification que celui de Patrick Artus qui pourtant n’est pas marxiste !
L’évolution de la pensée a la vie dure : même avec l’arrivée de la théorie de la relativité d’Einstein ou de la mécanique ondulatoire de De Broglie, la vieille mécanique de Newton est toujours valable à faible vitesse et hors de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Un changement de paradigme ne supprime pas entièrement la pertinence de la pensée précédente. La force d’une nouvelle pensée est de préciser les conditions de pertinence de la pensée précédente et de fournir un autre cadre intellectuel hors de ces conditions de pertinence.
Tout autre démarche s’apparente plus à des logiques de croyance révélée qui ne s’appuient pas sur une argumentation solide et appellent de ce point de vue l’adhésion à une mystique ascientifique. C’est pourquoi aujourd’hui, nous devons introduire dans notre logiciel de pensée, les nouvelles réalités -notamment énergétiques et écologiques-, les nouvelles géosociologies des territoires, les nouvelles réalités de l’information et de l’immatériel… mais sans vouloir pour autant « jeter le bébé avec l’eau du bain » !

Et pendant ce temps-là, que fait la gauche?

Soit elle sombre dans la fétichisation des vieux ancêtres, Marx compris ! Et là, elle vit en dehors du temps. Soit elle croit trouver une nouvelle bible avec la doctrine sociale de l’église (plus ou moins repeinte en vert y compris dans les logos !) troquant la contradiction entre les exploiteurs et les exploités pour la lutte des riches contre les pauvres, troquant le service public pour une simple mission de service public, la protection sociale solidaire pour une protection sociale à plusieurs vitesses, troquant le principe de solidarité pour celui de charité, celui de laïcité pour celui de communautarisme (déguisé en laïcité ouverte, laïcité positive, laïcité plurielle, laïcité de reconnaissance, etc.), troquant le principe d’égalité en principe d’équité, déclarant que les couches populaires n’existent plus car ils en voient moins dans les villes-centres, alors que celles-ci sont majoritaires à condition de les voir dans les banlieues, les zones périurbaines et les zones rurales, là où les bac +35 qui nous gouvernent ne vont jamais !

Je défie d’en apporter la preuve tous les apprentis sorciers qui pensent que les nouveaux romans sur lesquels ils s’appuient sont aussi ou plus pertinents pour expliquer la crise actuelle du capitalisme. Car une théorie doit pouvoir expliquer le réel, sinon c’est une croyance.

Et comme personne n’a pu démontrer l’incompatibilité d’une lecture marxienne de la crise avec la prise en compte des nouvelles réalités énergétiques et écologiques, il serait bon que les thuriféraires de la modernité obligatoire aient le courage de faire le même travail de vérification que celui de Patrick Artus qui pourtant n’est pas marxiste !

L’évolution de la pensée a la vie dure : même avec l’arrivée de la théorie de la relativité d’Einstein ou de la mécanique ondulatoire de De Broglie, la vieille mécanique de Newton est toujours valable à faible vitesse et hors de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Un changement de paradigme ne supprime pas entièrement la pertinence de la pensée précédente. La force d’une nouvelle pensée est de préciser les conditions de pertinence de la pensée précédente et de fournir un autre cadre intellectuel hors de ces conditions de pertinence.

Tout autre démarche s’apparente plus à des logiques de croyance révélée qui ne s’appuient pas sur une argumentation solide et appellent de ce point de vue l’adhésion à une mystique ascientifique. C’est pourquoi aujourd’hui, nous devons introduire dans notre logiciel de pensée, les nouvelles réalités -notamment énergétiques et écologiques-, les nouvelles géosociologies des territoires, les nouvelles réalités de l’information et de l’immatériel… mais sans vouloir pour autant « jeter le bébé avec l’eau du bain » !

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