L’allocation de rentrée scolaire (ARS) est une prestation familiale sous fortes conditions de ressources versée depuis 1974 aux familles d’enfants scolarisés âgés de 6 à 18 ans. Elle est modulée en trois tranches, selon l’âge des enfants, depuis 2008.
Elle sera versée le 19 août à plus de 3 millions de familles très modestes. Près de la moitié des familles bénéficiaires sont des familles monoparentales, et plus de 8 familles monoparentales sur 10 avec enfants scolarisés la perçoivent.
L’Insee vient d’annoncer une hausse sans précédent du taux de pauvreté en 2023, atteignant un niveau jamais observé depuis qu’il est mesuré. La moitié de cette hausse est constitué de familles monoparentales, et plus d’un tiers des familles monoparentales sont considérées comme pauvres.
Toutes les enquêtes réalisées montrent que le montant de l’allocation de rentrée scolaire est effectivement dépensé pour couvrir les frais de fournitures scolaires, de cantine ou d’habillement. Et pour cause, la gratuité de l’école est loin d’être une réalité, et les dépenses liées à la scolarité pèsent fortement sur les budgets des familles.
L’ARS est donc une prestation familiale essentielle.
Mais elle doit être améliorée, car en l’état, elle souffre de lacunes importantes (versement seulement à partir de 6 ans, non prise en compte des coûts importants supportés par les familles pour les élèves des filières techniques et professionnelles), et, d’année en année, son montant diminue en euros constants et sa sélectivité augmente, alors que c’est déjà la prestation familiale soumise aux plus fortes conditions de ressources.
C’est pourquoi l’Ufal demande :
- que l’ARS soit revalorisée pour compenser la baisse observée ces dix dernières années en euros constants ;
- que le versement de l’ARS soit étendu aux enfants de 3 à 6 ans scolarisés, en cohérence avec l’abaissement de l’instruction obligatoire à 3 ans depuis la rentrée 2020 ;
- que l’ARS soit augmentée pour la tranche 15 – 18 ans et majorée pour les élèves de l’enseignement professionnel et technologique ;
- une correction de l’effet plafond observé ces 20 dernières années avec une augmentation de 20 % des plafonds de ressources.
L’Ufal rappelle aussi sa ferme opposition à la transformation de l’ARS en « chèque de rentrée ».
Le Premier ministre vient d’annoncer sa volonté d’année blanche pour les prestations sociales en 2026. Ce n’est pas en augmentant la pauvreté et en compromettant les conditions de scolarité des enfants des familles modestes que le pays se redressera, l’Ufal prendra part au combat social pour s’y opposer.