A l’automne dernier, L’Ufal lançait, avec Sauvons l’Université, « l’Appel du 8 novembre 2008 » afin de dénoncer le projet de « masterisation » du métier d’enseignant.
Comme le montre la récente circulaire définissant les modalités de stage des étudiants en master, cette « réforme » est avant tout un moyen de faire des économies : les enseignants-stagiaires qui bénéficiaient d’un véritable statut seront désormais remplacés par des étudiants précaires que l’on gratifiera de 300 euros pour prendre en charge des classes à plein temps, sur une durée de plusieurs semaines (six en collège et en lycée, quatre en primaire). Il y a fort à craindre, par ailleurs, que les « reçus-collés » (étudiants qui obtiendront leur master mais qui seront collés aux concours) constitueront un vivier tout trouvé dans lequel les chefs d’établissement puiseront pour recruter des emplois précaires.

1/ La « masterisation » participe de cette logique purement comptable qui caractérise la politique du gouvernement. C’est la raison pour laquelle on ne peut que déplorer le fait que la FSU n’ait pas suivi son syndicat, le SNESUP-FSU, dans le refus de la « masterisation ».
Dans une interview qu’il a donnée au journal Le Monde au mois d’août, Luc Chatel a exprimé sa volonté de poursuivre les suppressions de postes. Entre 2007 et 2010, près de 50 000 postes seront supprimés à l’éducation nationale. Tout en affaiblissant l’école publique, le gouvernement fait la part belle à l’enseignement privé (accords Kouchner-Vatican, article 89 de la loi Carle, exonération d’impôts pour les parents ayant recours à des officines privées).
En ce qui concerne la réforme du lycée, l’Ufal entend rester vigilante : le rapport rendu en juin dernier par Xavier Descoings est en bonne place sur le bureau de Luc Chatel. La proposition de supprimer le redoublement entre la Seconde et la Première (proposition soutenue par Philippe Meirieu) devrait permettre de faire des économies de postes supplémentaires.
Des lycéens parisiens ne sont, à ce jour, toujours pas affectés dans un établissement. La suppression de la carte scolaire à laquelle s’ajoute l’opacité du traitement des dossiers des élèves ont transformé l’affectation des lycéens en véritable usine à gaz.

2/ La destruction de la maternelle se poursuit. L’UFAL participera aux actions du Collectif national « pour lutter contre les jardins d’éveil, véritable machine de guerre pour détruire progressivement la maternelle qui est toujours un acquis important de notre système scolaire.

3/ En juin dernier, des professeurs ont attiré notre attention sur la présence, dans certaines salles d’examen, de croix et de Christ en majesté.
La plupart des établissements publics devant accueillir les élèves de Seconde (politique de reconquête du mois de juin oblige), l’Etat a été contraint de recourir très largement à des établissements privés sous contrat afin d’assurer la tenue des examens nationaux, lesquels établissements n’ont pas toujours jugé opportun de retirer les signes religieux des salles dans lesquels planchaient les candidats. C’était là méconnaître que l’obligation de neutralité s’applique aussi aux établissements privés lorsqu’ils doivent assurer une mission de service public. Pour que le principe de laïcité soit, à l’avenir, respecté, l’Ufal a décidé d’écrire une lettre ouverte au ministre de l’Education Nationale et de mener, autour de cette question, une campagne d’éducation populaire.

Nous sommes prêts à répondre à toutes les sollicitations pour venir présenter nos analyses lors des réunions publiques et stages de formation qui seraient organisés sur ces thèmes.

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