Les « Controverses de Descartes » sont des manifestations à l’intention des enseignants, coorganisées par le rectorat de Paris, le ministère de l’Éducation nationale, le Centre International de Formation et d’Outils à Destination des Maîtres, les éditions Nathan, et la Fondation SNCF. La prochaine édition, prévue le 29 novembre prochain à la Sorbonne, sous l’égide et en présence du ministre de l’Éducation nationale, a pour thème « Apprendre à devenir un résistant intellectuel »
Brillant et noble sujet… sauf que sont conviés, au côté du ministre et du recteur, un psychologue et un psychopédagogue (normal)… et deux représentants du seul enseignement privé catholique : M. Balmand, Sectéraire général de l’Enseignement catholique et M. Petitclerc, coordinateur de l’association DON Bosco : cherchez l’erreur. On croit rêver : des membres d’une religion qui subordonne totalement l’enseignement et la recherche à l’autorité du pape enseigneraient « la résistance intellectuelle » ? Qu’on se rassure, le programme suggère lui-même la solution : c’est « à travers une réconciliation entre spiritualité et laïcité que l’école rendra ses élèves plus résistants à la manipulation ». Superbe sottise, puisque la laïcité est le cadre juridique assurant la liberté de conscience, qui comprend donc celle de refuser toute spiritualité ! Voilà une « réconciliation » qui sonne comme un enterrement de la laïcité. En fait de résistance, c’est plutôt l’occupation par les cléricaux que le ministre Blanquer couvre de son autorité.
L’UFAL appelle le ministre à faire respecter l’art. L.141-6 du Code de l’éducation : « Le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. »