À la suite des mesures annoncées par le Premier ministre, nous ne pouvons que nous inquiéter des choix gouvernementaux en matière de logement. En effet, alors qu’il est indispensable de relancer la construction dans notre pays face à une situation désastreuse – moins de 300 000 logements seront construits en 2014 – les mesures présentées le 29 août n’apportent aucune solution à la crise du logement.
Tout d’abord, face à la cherté du logement qui ne permet pas à de nombreuses familles de se loger dans des conditions décentes, le gouvernement abandonne l’encadrement des loyers à l’exception de la seule ville de Paris… à titre expérimental. Laisser faire le marché conduit à une augmentation inexorable des loyers. L’encadrement des loyers existe en Allemagne et il fonctionne très bien puisque les Allemands ont des loyers de 30 % inférieurs aux nôtres en moyenne.
D’autre part, augmenter les avantages fiscaux c’est une charge supplémentaire pour le budget de l’État, avec un coût prohibitif. Et la possibilité de louer à des ascendants ou des descendants tout en bénéficiant de dégrèvements fiscaux et une mesure que même Nicolas Sarkozy n’avait pas osé mettre en œuvre.
Le gouvernement s’était engagé à libérer les terrains publics pour aider à la construction. À ce jour sur 900 terrains recensés, 7 ont donné lieu à une convention entre l’État et une collectivité locale. On voit bien où est aussi la rétention. Qu’elle est la volonté du gouvernement : donner des avantages fiscaux ou donner un coup d’accélérateur pour la construction.
Le détricotage de la loi ALUR est aussi un indicateur négatif, alors même que ces décrets d’application ne sont pas parus et resteront dans les placards. Si nous avions en son temps critiqué cette loi, qui nous paraissait bien insuffisante pour parvenir aux objectifs, elle avait cependant des aspects positifs, notamment sur la Garantie Universelle des Loyers et les rapports entre propriétaires et locataires.
Il y a un grave problème de logements en France, et ce n’est pas le désengagement de l’État, la diminution des aides au logement social et les ponctions sur le budget du 1 % logement qui permettront d’y remédier. Le logement n’est pas seulement une affaire de propriétaires, de nombreuses familles n’ont pas les moyens d’être propriétaire, elles veulent simplement trouver un logement correspondant à leur revenu.
Que fait le gouvernement pour ces 2 millions de familles en attente d’un logement social ?

Responsable de la commission logement de l'Ufal

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