Que faire après les scandales des médicaments (Distilbène, Médiator, etc.) ?

Réfléchir et comprendre. D’abord sur les conflits d’intérêts de ceux qui prennent dans l’appareil d’État les décisions concernant les médicaments. Ensuite, comprendre ce qu’il advient lorsque la santé en général et les médicaments en particulier sont soumis à l’oligarchie du turbocapitalisme. Il faut donc lire le livre
« La face cachée des médicaments » de Nicole Delépine aux Éditions Michalon, sortie le 19 mai 2011

L’APHP dans la tourmente (1)

Les prévisions budgétaires de l’APHP pour 2011 sont sombres. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un regroupement d’hôpitaux d’excellence. Comme l’année dernière, l’APHP est en déficit. Il manque 135 millions d’euros. À noter que l’Agence régionale de santé bloque pour l’instant 35 millions de missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation (MIGAC) qui pourrait diminuer ce déficit… Plus que l’année dernière, l’APHP va diminuer les emplois de plus de 1000 personnes ! Comme l’année dernière, elle va recourir à l’emprunt pour financer les grandes opérations d’investissement, ce qui va accroître le taux d’endettement. L’activité est par contre en hausse en chirurgie, médecine, obstétrique et hospitalisation à domicile (HAD). Cherchez l’erreur !

L’APHP dans la tourmente (2)

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé a décidé de suspendre la décision de fermeture du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri Mondor. Pour le Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP) « c’est un désaveu pour l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France et les instances centrales de l’AP-HP (direction générale et conseil de surveillance), qui avaient pris ou entériné cette décision en s’appuyant principalement sur des arguments ponctuels d’activité, sans la vision globale nécessaire, qu’apportera, espérons-le, l’Inspection générale des affaires sociales, chargée d’une mission sur ce sujet par le ministre. C’est aussi une victoire pour nos collègues de Mondor, dont l’unité et la combativité sont récompensées, comme l’avaient été celles de Trousseau. Une deuxième leçon à méditer. »
En fait, la forte mobilisation populaire, des personnels de l’hôpital et de leurs syndicats, du Conseil général, de la ville de Créteil et même des députés de droite du département ont obligé le ministre à geler la décision en attendant non pas Godot mais… l’élection présidentielle de 2012 !
En fait, le schéma de la centralité des villes-centres et la suppression des hôpitaux d’excellence en banlieue sont la véritable raison de la tentative de suppression de la chirurgie cardiaque d’Henri Mondor. Et bien, les CHU de banlieue sont aussi capables que les hôpitaux de proximité de province de se mobiliser.

Mutualité : la concentration continue avec Istya

Cinq mutuelles de la fonction publique, la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), la Mutuelle nationale territoriale (MNT), la Mutuelle générale environnement et territoires (MGET) et la Mutuelle des affaires étrangères (MAE) ont annoncé mardi leur regroupement au sein de l’union mutualiste de groupe (UMG) Istya, premier groupe mutualiste français de protection sociale complémentaire couplant santé, prévoyance, dépendance et retraite.
Le groupe Istya couvre 6 millions de personnes affiliées à la MGEN (3,4 millions), la MNH (1,25 million), la MNT (1,15 million), la MGET (235.000 personnes) et la MAE (24.800 personnes) pour un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros en 2010, dont 2,67 milliards d’euros pour la santé.
Si les mutuelles de départ restent autonomes, c’est un cran de plus vers le processus de diminution du nombre de mutuelles, de diminution des mutuelles de proximité, d’alliance au sein de l’UNOCAM avec les firmes multinationales de l’assurance et les instituts de prévoyance et bien sûr à terme vers une concurrence croissante avec la sécurité sociale.

Dépendance : le débat tronqué !

Nicolas Sarkozy voulait passer la « loi dépendance » à l’automne 2010 juste après la loi sur les retraites. La résistance non prévue par le pouvoir des salariés au sujet des retraites a fait reculer la date du « traitement néolibéral de ce dossier ». D’abord reporté au premier trimestre 2011, il est finalement de nouveau reporté après la saison estivale soit en loi soit en articles lors du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). En attendant, tout ce qui est existe est « consulté » : 4 groupes de travail ad hoc, le Haut conseil de la famille (HCF), le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM), le Conseil économique et social environnemental (CESE), etc. En fait, il ne s’agit pas de démocratie sanitaire (qui n’existe plus !) mais de consultation pour avis. Et nous pourrions aussi arguer que les nominations dans ces instances ne sont guère représentatives du corps social…
Toutes ces consultations devront être terminées à la fin juin et les rapports remis au Président de la république.
Puis… Nous verrons bien. Mais on voit bien la stratégie néolibérale. D’abord, on publie les rapports Rosso-Debord et Hénart proposant la privatisation totale du secteur. Puis, on propose une forte privatisation mais en deçà de ce qu’ont prévu les dits rapports des honorables députés UMP lorrains pour faire croire à une réelle négociation qui n’a jamais eu lieu. La seule perspective sociale qui pourrait être acceptée par la majorité du peuple si on le lui demandait – qui serait que l’aide à l’autonomie soit fourni par un service public de l’autonomie adossé sur un financement de l’assurance-maladie (qui deviendrait alors assurance-santé) en partenariat avec les conseils généraux – est la seule qui n’est pas étudiée.

La France refuse de soigner des étrangers malades

Le fait que les sénateurs et les députés aient adopté hier en commission paritaire l’article 17 ter du projet de loi « Immigration, intégration et nationalité » qui « modifie les conditions d’attribution d’un titre de séjour pour raisons médicales à un étranger vivant habituellement en France et très gravement malade », scandalisent les associations (Act-Up, Aides, Médecins sans frontières…) qui se sont opposées jusqu’au bout à ce texte dont elles considèrent qu’il condamne à mort nombre de ces patients.
Jusqu’à présent, un étranger gravement malade résidant en France obtenait un droit de séjour s’il ne pouvait pas bénéficier d’un accès effectif aux soins dans son pays d’origine. Le texte voté hier remplace cette notion par celle de « absence » de traitement, ce qui est complètement différent et beaucoup plus restrictif.
Le Conseil national du sida (CNS) a déclaré que « la version finalement adoptée durcit encore les restrictions envisagées et vide ainsi de tout contenu un dispositif jusque-là bien encadré et répondant correctement à des besoins objectifs ». Devant autant de mépris pour la dignité humaine, il ne reste plus que la désobéissance civile.

Retraites : le refus du peuple progresse

Le mouvement social des retraites de 2010 était soutenu par 70 % du peuple. Un sondage Ipsos pour l’Union Mutualiste Retraite (UMR) et Liaisons sociales vient de montrer qu’en 2011 79 % des Français veulent que la réforme des retraites soit remise en débat dans la campagne des présidentielles. À noter que cela correspond à 91 % chez les 45-59 ans et à 90 % chez les ouvriers et les employés. Si les partis ne comprennent pas ce message, ce sera à désespérer !
Sur ces 79 %, 54 % s’estiment en colère. Le chiffre des « coléreux » monte à 74 % chez les 45/59 ans. Seuls 14 % des personnes interrogées font part de leur « la satisfaction ».
Ce mouvement social des retraites est donc emblématique du rapport de classe dans notre pays.

Qui est nommé directeur délégué de la Mutualité française ?

La Mutualité française qui fédère environ 600 mutuelles est présidée par Étienne Caniard.
Il vient de nommer Emmanuel Roux, 42 ans, conseiller référendaire à la Cour des comptes, directeur délégué auprès du directeur général, le Dr Jean-Martin Cohen-Solal. Spécialiste des questions sociales et de la sécurité sociale, Emmanuel Roux a travaillé à la mise en place des agences régionales de santé (ARS) prévue par loi HPST voulue par Sarkozy, Fillon et Bachelot. Cette création des ARS est ouvertement une arme contre la sécurité sociale qui va de plus devenir qu’un trésorier payeur. C’est pourquoi il est très intéressant de remarquer les profils de dirigeants qui sont demandés à la tête de la Mutualité Française.

Sonnette d’alarme pour le médico-social non lucratif !

Les établissements publics et privés non lucratifs sanitaires et médico-sociaux d’Ile-de-France – représentés par la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération des établissements hospitaliers et d’assistance privés à but non lucratif (Feehan) et par l’Union régionale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss) Ile-de-France – ont alerté mardi dans un communiqué les pouvoirs publics sur le fait que l’exercice 2011 sera « quasiment impossible » à mettre en œuvre pour les établissements franciliens.
Elles demandent que les mises en réserves (65 millions, excusez du peu, pour constituer une réserve prudentielle comme les assurances et les mutuelles !) de la dotation régionale des Missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation (MIGAC) ne soient pas appliquées « afin de limiter les conséquences d’une campagne budgétaire drastique ».
En fait, ils ont réduit leurs déficits, réduits leurs personnels, et on leur demande encore plus. Comme ailleurs… On leur baisse les tarifs, on leur réduit le financement de la permanence des soins, on fait chuter le forfait soin des unités de soins de longue durée (USLD) et des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et on poursuit la convergence tarifaire au bénéfice des établissements lucratifs.
L’habillage qui enfume les projets stratégiques régionaux de santé (PSRS) et les projets régionaux de santé (PRS) laisse place à la dureté des comportements financiers des ARS pour le plus grand bien des établissements lucratifs. Les couches populaires (53 % de la population) et les couches moyennes intermédiaires (24 % de la population) sont manifestement maltraitées.

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