Saint-Denis, terre d’accueil du combat laïque et social
laïcité . Les Rencontres internationales se tiendront pour la seconde année consécutive, ce week-end, en Seine-Saint-Denis.

« La laïcité se voit attaquée à la fois par tous les fanatismes religieux et par les fanatiques d’une dérégulation du monde qui, sous couvert de loi du marché, visent à asservir les plus faibles », constataient, en février 2007, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), les participants aux premières Rencontres laïques internationales. Un an plus tard, le diagnostic n’a rien perdu de sa pertinence. Depuis, les conséquences sociales désastreuses de la crise du système capitaliste attisent les inquiétudes de ces militants attachés au combat pour l’égalité et la justice sociale. Ceux-là se retrouveront de nouveau demain et dimanche à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour une seconde édition de ces Rencontres laïques (1). Des personnalités venues d’une dizaine de pays interviendront. Parmi elles, l’écrivaine et journaliste bangladaise Taslima Nasreen, contrainte de quitter son pays, puis l’Inde, où elle avait trouvé refuge, sous la menace des fondamentalistes.

« Notre monde est dans une position singulière et explosive : une crise économique mondiale sans précédent, un accroissement inédit des inégalités sociales et de la pauvreté (…), la destruction des protections sociales solidaires et des services publics par les corsaires d’une Europe néolibérale, l’extrême droitisation des structures religieuses de toutes obédiences, (…) la montée du nauséabond « choc des civilisations » instrumentalisé par les dirigeants du monde, les communautarismes se portant au secours des puissants de ce monde (…). Tout est entrepris pour détruire la laïcité, s’attaquer au droit des femmes et faire des intégristes des interlocuteurs privilégiés au détriment des démocrates », s’alarment les organisateurs dans un appel.

Des injonctions criminelles du pape Benoît XVI fustigeant l’IVG ou l’usage du préservatif à la poursuite de la colonisation en Palestine au nom de convictions religieuses exaltant le « Grand Israël », en passant par les attaques des intégristes musulmans contre les droits des femmes dans le monde arabe et en Asie, les motifs d’inquiétude ne manquent pas. La France n’est pas en reste, avec le projet sarkozyen, toujours à l’ordre du jour, de démantèlement de la loi de séparation des Églises et de l’État.

Pour le philosophe Henri Pena Ruiz, qui interviendra dimanche, combat laïque et combat social sont indissociables : « En détruisant les services publics, les lois sociales, les conquêtes des travailleurs, l’Europe ultralibérale du traité de Lisbonne réintroduit le religieux dans la sphère publique comme ce supplément d’âme d’un monde sans âme dont parlait Marx. C’est pourquoi la gauche doit assumer beaucoup plus clairement qu’elle ne le fait aujourd’hui le combat laïque. »

Rosa Moussaoui

(1) À l’initiative de l’UFAL (Union des familles laïques), avec l’Association des libres-penseurs de France, le comité Laïcité République, le Grand Orient de France, le mouvement Europe et Laïcité, la revue ProChoix et le soutien de la ville de Saint-Denis. Bourse du travail, 9-11, rue Genin, Saint-Denis, métro Porte-de-Paris. http://laicity.info

L'Union des FAmilles Laïques est un mouvement familial qui défend la laïcité, une vision progressiste et non familialiste de la famille, la protection sociale et les services publics, le féminisme, l'école républicaine, le droit au logement et l'écologie

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