Le marché de l’électricité est totalement ouvert à la concurrence depuis le 1er juillet 2007 aux 25 millions de clients, entreprises et particuliers, conformément à la directive européenne de libéralisation du 26 juin 2003.
Pourtant, le projet de loi NOME sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité doit être voté par le Parlement français de toute urgence (en cours d’examen au Sénat, il devrait être adopté en septembre 2010) !
Pour les Français ? Non pas ! Pour répondre favorablement aux demandes de la Commission européenne de rendre le marché de l’électricité encore plus concurrentiel.
Il s’agit de forcer EDF à vendre à ses concurrents une part de sa production à prix coûtant, donc sans prévoir le financement de ses investissements, au prétexte que « la concurrence» n’a pu écorner la part de marché d’EDF (95 %, non compris les producteurs français vendus au privé, comme la Compagnie Nationale du Rhône ou les anciennes centrales des charbonnages ou la production indépendante des industriels, municipalités, etc.).
Ainsi, l’EDF a des concurrents mais, apparemment, ceux que Bruxelles voulait …ne sont pas assez « concurrentiels »!

Obéissant, le gouvernement vise, par cette loi « NOME », à favoriser de force certains concurrents des producteurs existants, dont principalement EDF, ce que la simple ouverture du « marché libre et non faussé » n’a pu obtenir depuis 2007.
Plus question de faire baisser les prix pour les consommateurs victimes du monopole de l’EDF, mais de le faire pour des « acheteurs » non seulement concurrents ou industriels, mais surtout revendeurs ou spéculateurs sur les marchés à court terme de l’énergie dont le volume apparent est des centaines de fois supérieur à celui des échanges réels !
La baisse forcée des tarifs représenterait pour EDF une perte de 2 milliards d’euros par an, aux dépens de ses investissements en production et distribution et un transfert vers des sources d’énergie, le gaz ou le charbon, plus polluantes et 30 % plus chères que le nucléaire et l’hydraulique.
Ce sous-investissement pourrait entraîner une réduction de la production électrique et de sa flexibilité et donc un renchérissement du prix de l’électricité pour les clients habituels, entreprises et familles.

Rappelons que :

  • le prix de l’électricité est, pour les ménages français, de 27 % moins cher que la moyenne européenne ;
  • les rejets de gaz à effet de serre sont 60 % moins importants que ceux de nos voisins, grâce au nucléaire et à l’énergie hydraulique ;
  • le coût de l’électricité nucléaire dépend peu de celui des matières premières, contrairement à l’électricité d’origine fossile (charbon, gaz, pétrole) ;
  • le nucléaire présente l’inconvénient pour les grands financiers privés d’exiger des investissements unitaires très élevés, des remboursements très longs et une faible mobilité des capitaux investis.

C’est pourquoi ils sont le fait des très grandes entreprises ou services publics et que les financiers anglo-saxons s’en sont éloignés au profit d’investissements à plus courts termes dans les centrales thermiques, les cogénérations ou les énergies nouvelles. Ces dernières permettent, de plus, aux réseaux bancaires d’accéder aux marchés des petites installations dont le financement peut être assuré par les particuliers, les collectivités et les PME avec un faible temps de retour, de faibles risques et une faible pression sur les prix.
Étant entendu que le raccordement au réseau national reste à la charge d’EDF à des conditions réglementées pour l’instant défavorables à l’opérateur du réseau et pouvant le conduire à accroître son endettement international.
Merci qui ?

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