A l’UFAL, nous n’avons pas été les derniers à nous en prendre à« l’islamo-gauchisme ». Mais ce terme avait pour nous un sens précis. Lancé par Pierre-André Taguieff (donc, nullement par la droite) dans les années 2000, il désignait la dérive qui a conduit certains groupes d’extrême-gauche à soutenir des islamistes, auxquels ils assimilaient « les musulmans », nouveaux « damnés de la terre » selon eux. L’antisionisme des internationalistes soutenant les Palestiniens a ainsi pu servir de véhicule à un antisémitisme communautaire.

La « marche contre l’islamophobie » du 10 novembre 2019, initiée par des personnalités proches des Frères musulmans, a montré que, 20 ans après, une partie de la gauche politique et syndicale était prête, au nom de l’antiracisme, à emboîter le pas aux islamistes. L’UFAL a clairement refusé de s’associer à cette alliance contre nature.

En revanche, le terme n’est désormais plus pertinent, parce que trop restreint, pour désigner l’ensemble des dérives idéologico-politiques aujourd’hui à la mode en France, importées du « woke » ou de la « cancel culture » du progressisme américain. Racialisme, intersectionnalisme, études de genre, décolonialisme, etc., sont détournés de tout usage scientifique pour être imposés comme nouveaux standards de la « pensée correcte ». Loin d’éclairer les sciences humaines, ils servent de base à des tribunes militantes contre la République et la laïcité, à la négation de l’universalisme issu de l’humanisme et des Lumières. Cette « gangrène », à défaut d’être majoritaire, utilise l’insulte, la menace, voire la force physique, pour neutraliser les anticorps à l’Université. Ses ravages vont bien au-delà, jusque dans la formation des enseignants((« L’universalisme est une invention de vieux mâles blancs colonialistes et cisgenres », peut déclarer un professeur d’histoire de collège de moins de 40 ans, formé à l’IUFM (entretien personnel du 6 février 2021).)).

Pour combattre un mal, encore faut-il le bien nommer. Il se trouve que le terme d’islamo-gauchisme a été recyclé par la droite et l’extrême-droite, pour qui « gauchiste » n’est que l’équivalent péjoratif de « de gauche ». Cet anathème, banalisé dans les colonnes de la presse de droite, avait été repris par le ministre Blanquer à l’Assemblée : il visait un parti d’opposition de gauche, tout en adressant un signal d’ouverture à la droite((Un sondage IFOP du 19 février 2021 montre en effet que l’électorat Les Républicains est le plus sensible au « danger de l’islamo-gauchisme », davantage même que celui du Rassemblement National.)). La confusion sémantique sert l’instrumentalisation politique. Islamo-gauchiste n’est plus qu’une insulte stigmatisante, tout comme islamophobe.

Le pavé de l’ours vient d’être jeté par Mme Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, qui, à défaut de se préoccuper du sort assez dramatique des étudiants, a demandé au CNRS une « enquête sur l’islamo-gauchisme » à l’Université –l’enquêteur n’étant lui-même pas exempt de cette dérive. Ce faisant, la ministre a réussi à liguer contre elle nombre d’universitaires opposés à ce qu’ils considèrent comme une intrusion politique de l’Etat violant le principe (constitutionnel) de leur indépendance. Le mouvement d’indignation, sincère sans doute pour beaucoup, suscité par une telle bourde, couvre du manteau de l’indépendance les militants du décolonialisme, du racialisme, etc. -et en général tous ceux qui ne veulent plus d’universalisme à l’Université. Confusion contre confusion, la polémique brouille définitivement une vraie question.

Comme le reconnaît Le Monde du 19 février –pourtant très favorable aux dérives à la mode- : « Que certains universitaires militants connaissent la conclusion de leurs recherches avant de les entreprendre est problématique. Que quelques-uns confondent islamistes et opprimés l’est davantage encore. » Or ces problèmes, bien réels, non seulement ne se réduisent pas à « l’islamo-gauchisme », mais ne sauraient relever d’un contrôle politique de l’Etat sur l’Université. La pensée se combat par la pensée. Il appartient d’abord aux universitaires eux-mêmes de déconstruire par leurs travaux((Par exemple Stéphane Beaud, sociologue et Gérard Noiriel, historien, auteurs de « Race et sciences sociales : Essai sur les usages publics d’une catégorie » (Ed. Agone).)) les inepties idéologiques qui polluent la recherche. Que cette tâche soit devenue militante, au point de justifier la création d’un « Observatoire du décolonialisme » à l’Université, témoigne de la gravité de la pandémie  -laquelle ne se limite pas à des gesticulations minoritaires, quoiqu’antipathiques, mais envahit le paysage intellectuel, par effet de mode, jusqu’à interdire tout autre éclairage.

Dans l’espace civil, c’est aux militants laïques et républicains qu’il revient de contrer les activistes racialistes ou décoloniaux. Pour cela, ils ne comptent surtout pas sur les approximations contre productives de nos ministres. Montrer au doigt l’islamo-gauchisme, désormais pure invective polémique, c’est désigner une fausse cible, qui détourne les regards de la réalité : l’emprise idéologique des sectes « radicales ». Comme l’a déjà dit à peu près le CNRS « Circulez, y a rien à voir ».

Militant laïque, professeur, puis haut-fonctionnaire, Charles Arambourou est actuellement magistrat financier honoraire. Il suit les questions de laïcité au bureau national de l’UFAL.

22 commentaires

  1. Francois Braize

    Il vous faut lire de toute urgence les récentes tribunes de Pierre André Taguieff dans Marianne ou celle de Gilles Clavreul dans l’Expres qui montrent, contrairement à ce que vous soutenez par pur opportunisme politicien contre Macron et ses ministres (quoi qu’ils fassent) , la pertinence du concept d’islamo-gauchisme encore aujourd’hui et plus que jamais. Il est curieux de vous voir rejoindre les mêmes thèses que les islamo-gauchistes qui contestent la pertinence du concept qui conduit certains de l’Huma à l’Oumma !

  2. Francois Braize

    Il vous faut lire de toute urgence les récentes tribunes de Pierre André Taguieff dans Marianne ou celle de Gilles Clavreul dans l’Expres qui montrent, contrairement à ce que vous soutenez par pur opportunisme politicien contre Macron et ses ministres (quoi qu’ils fassent) , la pertinence du concept d’islamo-gauchisme encore aujourd’hui et plus que jamais. Il est curieux de vous voir rejoindre les mêmes thèses que les islamo-gauchistes qui contestent la pertinence du concept qui conduit certains de l’Huma à l’Oumma !

  3. Pingback: Explication de texte: Islamo-gauchisme et islamophobie – Santé-Environnement-Politique

  4. Je suis en général souvent si ce n’est presque toujours, d’accord avec Charles Aroubourou sauf que là sur cette question de la définition de l’islamogauchisme , je suis plus nuancé
    Mais là je pense que cette notion qui peut être discutable va au dela du gauchisme et atteint le PS et le PCF

    Ayant été moi même pendant de très, très longues années membre du PCF et restant communiste de coeur et sincère, je suis complètement effaré et abasourdi par la dérive des jeunes journalistes de l’humanité et du silence des instances dirigeantes du PCF comme par exemple l’affaire de Trappes. C’est le professeur Didier Lemaire qui mérite une condamnation et le le maire Ali Rabeh , invalidé et distribuant un tract diffamant dans l’école du professeur menacé
    Mais ce n’est qu’un exemple de cette dérive idéologique , habitant saint Denis membre de l’UFAL Locale et président de l’observatoire de la laïcité de saint Denis , j’ai de nombreux exemple de cette dérive de la gauche
    André GOMAR

  5. Je suis en général souvent si ce n’est presque toujours, d’accord avec Charles Aroubourou sauf que là sur cette question de la définition de l’islamogauchisme , je suis plus nuancé
    Mais là je pense que cette notion qui peut être discutable va au dela du gauchisme et atteint le PS et le PCF

    Ayant été moi même pendant de très, très longues années membre du PCF et restant communiste de coeur et sincère, je suis complètement effaré et abasourdi par la dérive des jeunes journalistes de l’humanité et du silence des instances dirigeantes du PCF comme par exemple l’affaire de Trappes. C’est le professeur Didier Lemaire qui mérite une condamnation et le le maire Ali Rabeh , invalidé et distribuant un tract diffamant dans l’école du professeur menacé
    Mais ce n’est qu’un exemple de cette dérive idéologique , habitant saint Denis membre de l’UFAL Locale et président de l’observatoire de la laïcité de saint Denis , j’ai de nombreux exemple de cette dérive de la gauche
    André GOMAR

  6. Merci M. Arambourou. Ce texte concis, clair et bien étayé est juste. Il donne la hauteur attendue pour prendre le recul sur ce qui se joue actuellement contre la République.

    Est-ce vraiment une bourde de la ministre? Cet exécutif qui semble vouloir reprendre contrôle sur tout (liberté d’expression, de recherche, des cultes,…), ne recherche-t-il pas en fait à installer la confusion pour gouverner à sa guise? Aujourd’hui la laïcité pourtant chérie par la très grande majorité des français est percue comme confuse. J’ai le sentiment qu’à chaque fois que cet exécutif (comme ceux des deux présidences précédentes) fait des discours donnant de l’espoir (comme celui des Mureaux) dans les termes attendus par celles et ceux qui espèrent encore, mais non seulement sème la confusion sur les principes de la République (tant sur les questions laïques que sociales) mais aussi les écorne autant qu’il peut.

  7. Merci M. Arambourou. Ce texte concis, clair et bien étayé est juste. Il donne la hauteur attendue pour prendre le recul sur ce qui se joue actuellement contre la République.

    Est-ce vraiment une bourde de la ministre? Cet exécutif qui semble vouloir reprendre contrôle sur tout (liberté d’expression, de recherche, des cultes,…), ne recherche-t-il pas en fait à installer la confusion pour gouverner à sa guise? Aujourd’hui la laïcité pourtant chérie par la très grande majorité des français est percue comme confuse. J’ai le sentiment qu’à chaque fois que cet exécutif (comme ceux des deux présidences précédentes) fait des discours donnant de l’espoir (comme celui des Mureaux) dans les termes attendus par celles et ceux qui espèrent encore, mais non seulement sème la confusion sur les principes de la République (tant sur les questions laïques que sociales) mais aussi les écorne autant qu’il peut.

  8. carambourou

    Cher André Gomar, vous savez combien je partage et votre parcours et vos indignations. Je dis simplement que, s’il s’agit de mener un enquête universitaire (ce que prétend la ministre), encore faut-il bien nomme l’objet. Or islamo-gauchisme est à la fois trop restreint (les clientélistes PC ou PS ne sont pas des gauchistes, et tout identitariste musulman n’est pas forcément islamiste), et impropre à désigner les dérives beaucoup plus vastes qui frappent actuellement l’université (mais ausis les INSPE) : racialisme, décolonialisme, intersectionnalisme, etc., qui interdisent toute pensée critique à leur encontre. C’est une invective (que j’ai lancée assez souvent pour ma part !) issue du débat laïque (mais récupérée par la droite, ne faisons pas semblant de l’oublier), non un concept pertinent pour la recherche -ni même pour les combats d’ujourd’hui.

  9. carambourou

    Il vous faut surtout relire ce que j’ai écrit. Au cas où vous en douteriez, l’UFAL est dans le même camp que Taguieff ou Clavreul. Mais autre chose est d’utiliser -nous l’avons fait en son temps- une invective très ciblée (des trotskystes alliés aux barbus), autre chose de définir un concept permettant de rendre compte scientifiquement de ce qui « gangrène  » aujourd’hui l’université : le racialisme, l’indigénisme, le décolonialisme, etc., qui ne sont ni gauchistes (en général à l’opposé du marxisme) ni nécessairement alliés aux islamistes -quoiqu’ils contribuent à la dédiabolisation d’iceux.

    S’agissant de l’UFAL, « opportunisme » est dépourvu de pertinence. Dois-je vous rappeler que ce terme désigne le fait de se rapprocher d’un pouvoir, ou d’une majorité active, pour en obtenir des avantages ? Je ne vois pas le rapport.

    Et puisque vous semblez plutôt accro à la macronie, sachez que je viens de travailler avec un député LREM pour préparer des amendements améliorant le projet de loi « principes de la République » (en vain, d’ailleurs : au moins on aura essayé).

    Quant à nous accuser de « rejoindre les même thèses que les islamo-gauchistes, » vous passez les bornes. Invectiver les autres laïques est un sport que l’on croyait réservé à la FNLP. C’est affligeant d’en arriver là… par pure passion politicienne sans doute.

  10. Francois Braize

    Vous vous dites dans le même camp que Taguieff ou Clavreul qui soutiennent eux la pertinence du concept d’islamo gauchisme alors que vous le limitez à une invective. Que doit-on comprendre ?
    Et si pour vous le concept n’est qu’une invective ce sera alors un fait et pas une opinion que vous rejoignez ceux nient toute réalité au concept.

    Je n’ai aucune sympathie particulière pour la « macronie » ne vous y trompez pas et n’ai fait que vous dire ce que l’on perçoit à lire régulièrement les prises de positions de l’UFAL très critiques sur tout ce que peut faire le pouvoir actuel qui n’a eu mon suffrage, comme vous sans doute, qu’au second tour de 2017.
    Pour finir acceptez que l’on vous critique ça fait partie du jeu.
    Cordialement

  11. carambourou

    Taguieff et Clavreul décrivent très bien ce qu’il mettent sous le terme d’islamo-gauchisme : c’est exactement ce que nous combattons tous. Simplement, il s’agit alors d’un mot-valise à usage polémique (et c’est en cela que je me situe dans le même camp), mais qui n’arrive plus à contenir l’ensemble des signifiés nécessaires (racialisme, décolonialisme, théorie du genre, etc.). Il ne peut donc servir de base à une enquête du CNRS, qui va d’ailleurs se défausser en montrant son absence de pertinence.
    Auitrement dit, ce sera un coup d’épée dans l’eau pour combattre un vrai danger : la ministre a eu tort.
    Très simplement : si moi, je peux utiliser ce terme dans le combat laïque contre les intégristes, ni un ministre ni un organisme scientifique ne peut le faire pour repérer un « danger social » ou un dérapage universitaire -sauf à se contenter de pointer les occurrences du mot (majoritairement à droite aujourd’hui) et de décrire son usage linguistique et polémique, comme a déjà commencé à faire le CNRS pour botter en touche.
    L’UFAL soutient ce que le pouvoir peut faire de bon, elle combat ce qui remet en cause la République sociale et laïque. Force est de constater qu’à l’approche de la présidentielle, les effets d’annonce et les postures prennent le pas, notamment en matière de laïcité et de dénonciation de l’islamisme -qui méritent beaucoup mieux. C’est à ce rideau de fumée que contribue la polémique actuelle : derrière, il n’y aura rien d’opératoire sur l’Université (et les INSPE qui forment les maîtres), car la cible est mal visée.

  12. Francois Braize

    Il semble que nous ne soyons in fine en désaccord que sur l’idée que le concept se réduise à un mot valise qui le réserverait aux militants et à leur joutes et combats. Je ne le pense pas et vous relevez vous même que Taguieff et Clavreul font de même. Le fait que certains le mettent à toutes les sauces n’empêchent en rien certains philosophes de le traiter intellectuellement de manière digne et respectable et que nous puissions nous y référer et le reprendre, voire une ministre qui en serait capable.

    Par ailleurs, la question d’une « enquête » CNRS est un second sujet indépendant du premier parce que nous pourrions nous interroger sur le concept d’islamo-gauchisme sans qu’il en soit question. Au cas particulier, une « enquête » CNRS est sans doute une invention idiote de technocrates entourant la ministre qui ont dû considérer que ce serait mieux de refiler le travail d’évaluation à une institution de scientifiques éminents, même si ce n’est pas dans ses missions, plutôt que de mandater, ce que la ministre aurait pu faire, un corps d’inspection, de contrôle et d’évaluation, ce qui, ont-ils cru, aurait été mal perçu vis-à-vis des universités. Bilan des courses : idiot et raté. Mais à leur décharge je suis persuadé que s’ils avaient pris l’autre décision (une évaluation par un corps d’inspection et d’évaluation) un torrent d’injures aurait été déversé sur ce boisseau administratif placé sur les universités.
    Alors, franchement, les états d’âme de la CPU et consort ne m’émeuvent que très peu….

  13. Francois Braize

    Pourquoi nos échanges suivants avec M Arambourou ne sont ils pas visibles ? C’est dommage nous y avions me semble t-il mieux circonscrit notre désaccord…

  14. carambourou

    La question que j’ai posée est celle du caractère inapproprié de l’intervention de la ministre. Elle n’avait pas à reprendre à son compte une position militante (récupérée aussi par la droite, je le rappelle, qui a fait chorus). Dans les années 70, quand j’étais étudiant, le pouvoir dénonçait certes les « gauchistes » qui, comme moi, défendaient la linguistique structurale à la Sorbonne (à partir, je le confesse, de positions théoriques militantes philosophico-politiques dont Althusser était le gourou) : néanmoins, jamais Ortoli, ni Edgar Faure, ni même Guichard n’auraient missionné une « enquête » sur le « structuralo-gauchisme » à l’Université !
    C’est aux universitaires eux-mêmes (comme le font Beaud et Noiriel) qu’il appartient de se saisir de la question et de procéder à la critique scientifique des modes dépourvues de fondements sérieux, et des paroles purement militantes substituées aux communications savantes.

  15. Francois Braize

    Sur l’idiotie de l’intervention de la ministre qui jette le CNRS dans sa bataille idéologique contre l’islamo-gauchisme, elle est patente.

    Mais je ne suis pas sûr que ce soient aux seuls universitaires eux mêmes de s’auto évaluer. Toute politique publique peut et doit l’être par les institutions de la République auxquelles nos textes en confient la mission et la politique publique de l’enseignement supérieur et de la recherche comme les autres.

    Je faisais référence dans mon « comment » précédent à l’évaluation possible par une instance indépendante : l’Inspection générale dont chaque administration publique et chaque ministre responsable est doté. Même si l’indépendance des inspections sera discutée compte tenu de leur rattachement direct au ministre, elle est néanmoins bien réelle et tient au fait que chacun de leurs membres est statutairement totalement libre de ses analyses, conclusions et propositions. Le ministre et les services de l’administration peuvent n’en rien faire mais ils ne peuvent les réformer.

    Ces inspections (j’ai été membre de l’une d’entre elle pendant presque sept ans) ont en charge l’évaluation et le contrôle des politiques publiques mises en oeuvre et y compris par les opérateurs qui en sont chargés. A l’évidence (sauf si un texte l’interdit mais je n’en vois pas) cela vaut pour l’enseignement supérieur et la recherche comme pour les autres politiques publiques.

    Il s’agit d’évaluer la mise en oeuvre d’une politique publique par une institution (en l’occurence une université par exemple) et pas d’évaluer un chercheur individuellement. Cela ne pourrait être le cas que s’il y avait atteinte manifeste de la part de celui-ci aux lois et règlements auquel cas alors il pourrait individuellement relever d’un corps d’inspection et de contrôle comme tout agent public dans son action.

    Sur ce sujet (évaluation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par son inspection générale) voir :

    https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145330/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145330/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145330/mission-et-organisation-de-l-inspection-generale-de-l-education-du-sport-et-de-la-recherche.html

    Bien cordialement

  16. Francois Braize

    Sur l’idiotie de l’intervention de la ministre qui jette le CNRS dans sa bataille idéologique contre l’islamo-gauchisme, elle est patente. Mais je ne suis pas sûr que ce soient aux seuls universitaires eux mêmes de s’auto évaluer. Toute politique publique peut et doit l’être par les institutions de la République auxquelles nos textes en confient la mission et la politique publique de l’enseignement supérieur et de la recherche comme les autres.

    Je faisais référence dans mon comment précédent à une évaluation par une instance indépendante : l’Inspection générale dont nos administrations publiques et leur ministre responsable sont dotés.

    Ces inspections (j’ai été membre de l’une d’entre elle pendant presque sept ans) ont en charge l’évaluation et le contrôle des politiques publiques mises en oeuvre et y compris par les opérateurs qui en sont chargés. A l’évidence (sauf si un texte l’interdit mais je n’en vois pas) cela vaut pour l’enseignement supérieur et la recherche comme pour les autres politiques publiques.

    Il s’agit d’évaluer la mise en oeuvre d’une politique publique par une institution (en l’occurence une université par exemple) et pas d’évaluer un chercheur individuellement. Cela ne pourrait être le cas que s’il y avait atteinte manifeste de sa part aux lois et règlements auquel cas en effet alors il pourrait individuellement relever d’un corps d’inspection et de contrôle comme tout agent public dans son action.

    Sur ce sujet (évaluation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par son inspection générale) voir :

    https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145330/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145330/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145330/mission-et-organisation-de-l-inspection-generale-de-l-education-du-sport-et-de-la-recherche.html
    Bien cordialement

  17. carambourou

    Mais ce n’est nullement une question d' »évaluation des politiques publiques ». J’ai donné là-dedans, notamment dans les juridictions financières -dont la plus haute d’entre elles : ça consiste à mettre en regard les objectifs et les moyens alloués, ou à comparer input et output (selon des critères en général très idéologiques). C’est quoi, l’output des sciences humaines ?
    En l’espèce, une véritable évaluation tournerait d’ailleurs au détriment du pouvoir actuel, qui appauvrit l’Université et les étudiants, et contraint la recherche à rechercher… des financements externes.! Je ne souhaite à personne d’être postdoctorant aujourd’hui en France… Je comprends que la ministre cherche à évacuer ce problème de fond.
    Les tendances que nous dénonçons vous et moi, la cancel culture, le woke made in France (appelés de façon restrictive islamo gauchisme) sont idéologiques et politiques : elles ne peuvent se combattre qu’avec les mêmes armes. Soutenons donc les universitaires qui argumentent et déconstruisent tout cela, mais admettons qu’ils risquent de devenir minoritaires.
    Qu’il y ait des « recherches » à la qualité scientifique contestable ne peut ressortir que d’une évaluation par les pairs : c’est la règle absolue en matière scientifique. Cela ne regarde pas une inspection générale : celle-ci en revanche peut intervenir pour enquêter sur la façon dont la liberté d’expression et de débat est respectée ou non, et il y a matière.
    On peut également effectuer des statistiques sur les types de sujets privilégiés : mais cela ne prouvera rien d’autre que les tendances à la mode actuellement -voire, diront leurs promoteurs, le progrès en train de se faire ! Je vous invite à soumettre à la même exigence les départements d’économie : la situation (le libéralo-droitisme triomphant) n’est pas moins intellectuellement contestable.
    L’administration n’a pas en revanche à intervenir sur les contenus : nous ne sommes pas dans un pays totalitaire, et l’on peut jusqu’à présent, heureusement, penser, dire, et chercher ce qu’on veut à l’Université, dès lors que l’on respecte les « règles académiques ». La difficulté est que, hormis des chahuts violents, celles-ci peuvent difficilement être déclarées violées par les universitaires postcoloniaux, racialistes, et autres (voire clairement islamogauchistes : j’ai des noms dans une faculté du midi de la France…) qui sévissent actuellement.

  18. Nicolas Gavrilenko – Paris – Trésorier de l'UFAL

    Bonjour François, tous les échanges sont visibles sauf erreur de ma part. Par contre, il y a un système d’onglet sous les messages qui permet de les afficher et qui n’est pas toujours évident à voir. Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. Bien cordialement,

  19. Francois Braize

    Pour ne pas lasser les lecteurs je propose d’arrêter là sur ce désaccord et pour ma part je m’en tiens d’une part au texte sur les missions de l’IGESR et, d’autre part, sur l’absence de texte réservant l’évaluation de la recherche aux chercheurs entre eux.
    Bien à vous

  20.  » Montrer au doigt l’islamo-gauchisme, désormais pure invective polémique, c’est désigner une fausse cible, qui détourne les regards de la réalité : l’emprise idéologique des sectes « radicales ». », estimez-vous.

    Quelles suggestions sémantiques, ou démarches universitaires ou administratives proposeriez-vous pour nommer et pointer les « vraies cibles » et tourner les regards de la nation vers la « réalité » inquiétante de « sectes » que, pourtant, vous ne nommez pas ?

    Depuis quand (date ? publication de quelle tribune ? décision politique de quelle autorité intellectuelle, politique ou morale ?) cette expression est-elle devenue une invective ? Depuis quand n’aurait plus le droit (moral ? politique ?) de l’utiliser ?

    Et si l’expression « islamo-gauchisme » n’a plus pour vous le sens précis qu’il avait quand vous-même y recouriez pour le dénoncer, qu’attendez-vous pour contribuer à lui rendre ce sens précis qui permet à la fois de le nommer et de le dénoncer ?

  21.  » Montrer au doigt l’islamo-gauchisme, désormais pure invective polémique, c’est désigner une fausse cible, qui détourne les regards de la réalité : l’emprise idéologique des sectes « radicales ». », estimez-vous.

    Quelles suggestions sémantiques, ou démarches universitaires ou administratives proposeriez-vous pour nommer et pointer les « vraies cibles » et tourner les regards de la nation vers la « réalité » inquiétante de « sectes » que, pourtant, vous ne nommez pas ?

    Depuis quand (date ? publication de quelle tribune ? décision politique de quelle autorité intellectuelle, politique ou morale ?) cette expression est-elle devenue une invective ? Depuis quand n’aurait plus le droit (moral ? politique ?) de l’utiliser ?

    Et si l’expression « islamo-gauchisme » n’a plus pour vous le sens précis qu’il avait quand vous-même y recouriez pour le dénoncer, qu’attendez-vous pour contribuer à lui rendre ce sens précis qui permet à la fois de le nommer et de le dénoncer ?

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