Les faits : une élue (EELV) en charge de l’égalité femme-homme est chargée d’organiser la Journée internationale des droits des femmes 2015 à la mairie du 20e arrondissement de Paris. Celle-ci fait la part belle à des personnalités particulièrement polémiques, comme Rokhaya Diallo qui s’est déjà illustrée dans le combat pour faire abolir la loi du 15 mars 2004 sur le port des signes religieux ostentatoires à l’école (et dont l’association « Les Indivisibles » avait publiquement demandé au Qatar de racheter Charlie Hebdo afin d’empêcher la publication des caricatures de Mahomet…), et pour la plupart engagées aux côtés des Indigènes de la République, défendant le droit des femmes voilées à accompagner les sorties scolaires, et pour certaines relativisant la gravité des attentats de janvier 2015.

La Maire de l’arrondissement, Frédérique Calandra, s’en émeut et décide courageusement d’annuler la manifestation en dernière minute, dénonçant un « réseau d’opinion dont l’action essentielle est de désigner comme cibles les militants de gauche pour la laïcité, les féministes et les combattants antiracistes ».

Ce « non-événement » serait anecdotique s’il n’était significatif de la confusion des esprits, pour être bienveillant, ou de l’exaspération des contradictions, pour être plus réaliste et peut-être optimiste, dans le champ politique en général et du féminisme en particulier à la veille des manifestations des 6 et 8 mars :

  • le 6, faut-il le rappeler, est la date d’un « meeting contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire » auquel malheureusement ont souscrit nombre d’organisations dont l’UFAL peut être proche sur d’autres combats.
  • le 8 mars à Paris, les défilés de la Journée internationale des droits des femmes vont encore une fois être scindés : interpellant « les meufs » tout en se disant mixte, un collectif partant de Belleville rassemblera des partisan(e) s du communautarisme islamique, des militants des droits LGBTI et des travailleurs du sexe, mais aussi des intellectuel(le)s hors-sol (ENS Ulm, EHESS, Sciences Po).

Alors que les attentats de janvier dernier ont pu un moment paraître éclaircir les enjeux, nous constatons la persistance des tentatives de réaction, en l’occurrence contre le mouvement féministe universaliste laïque et social dont l’UFAL est partie prenante.

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