Monseigneur Barbarin, archevêque de Lyon, vient de couvrir l’épiscopat catholique de ridicule en déclarant que le mariage homosexuel ouvrirait la voie à l’inceste, ou à l’union à trois ou quatre. Pourquoi pas le cannibalisme, et, tant qu’on y est, la zoophilie ?

Voilà où peuvent tomber ceux qui prétendent faire du mariage – procédure en voie de désuétude – un « enjeu de civilisation » (pas moins !). Un peu de sérieux, Monseigneur, l’amour et l’égalité des couples, ça se respecte.

Mais, au-delà du dérapage verbal largement dénoncé, il faut rappeler une fois de plus que le mariage est un acte civil, depuis la Révolution française, et que la République est laïque. C’est-à-dire que « la première page de la Bible », invoquée par Mgr Barbarin, n’a pas voix au chapitre : qu’il la réserve à ses ouailles, c’est la liberté de culte. Mais qu’il l’oublie pour le débat citoyen. Le Parlement fait la loi : ce n’est certes pas « Dieu le Père », mais – excusez du peu – la volonté générale, la souveraineté du peuple.

Que chaque culte ouvre ou non le mariage religieux à tous les couples, c’est son affaire – affaire privée. Que la République mette en place le mariage civil pour tous, c’est une affaire publique, dans laquelle les dogmes religieux particuliers ne peuvent d’aucune manière intervenir.

Militant laïque, professeur, puis haut-fonctionnaire, Charles Arambourou est actuellement magistrat financier honoraire. Il suit les questions de laïcité au bureau national de l’UFAL.

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