Le CNRS et Sciences-Po Grenoble ont mené une étude auprès de 9 000 collégiens des Bouches-du-Rhône au printemps 2015 en les questionnant sur leur perception de certaines valeurs et en présentant les résultats en fonction des convictions religieuses. Les résultats, publiés par l’Obs, sont sans surprise, mais aussi sans appel : « La religiosité se traduit par un conservatisme certain, et une plus grande intolérance en matière de mœurs. Plus on est religieux, plus on remet en question les valeurs telles que l’égalité entre les hommes et les femmes ou la reconnaissance des droits des homosexuels. »
Ainsi, 41 % des jeunes musulmans « les plus dévots » et 29 % des catholiques « les plus pratiquants » estiment que « la femme est faite avant tout pour concevoir des enfants et les élever ». Ils sont respectivement 47 % et 23 % à juger que les homosexuels ne sont pas « des gens comme les autres » et 36 % et 10 % à trouver « normal » de séparer hommes et femmes à la piscine municipale (respectivement 16 %, 13 % et 5 % pour les collégiens qui se déclarent athées).

On peut dès lors se demander si Manuel Valls a bien fait de conforter Jean-Louis Bianco à son poste de président de l’Observatoire gouvernemental de la laïcité sans remettre en cause le rapporteur général Nicolas Cadène, eux qui observent mais n’entendent rien et ne voient rien. Verront-ils que deux de leurs principaux soutiens, Raphaël Liogier et Jean Baubérot, interviennent au colloque annuel de l’Union des Organisations Islamiques de France (liée aux Frères musulmans) demain au Palais des Congrès de Paris ? Verront-ils qu’un autre de leurs soutiens actifs, Nabil Ennasri, intervient lui le lendemain à la « rencontre annuelle des musulmans du Nord » organisée là-encore par l’UOIF au Grand Palais de Lille et dont plusieurs des conférenciers annoncés, coutumiers de propos invitant à tuer les apostats, les Juifs ou les homosexuels, ont été annulés grâce à l’alerte lancée par des… laïques observateurs ? Ont-il entendu leur principal soutien politique, Ségolène Royal (dont Bianco est le « conseiller spécial »), tacler sur l’antenne de France Inter la Secrétaire d’État chargée des Droits des Femmes qui avait osé faire le lien entre laïcité et droits des femmes, en déclarant qu’« il faut arrêter avec toutes ces polémiques sur la laïcité, la loi de 1905 est extrêmement claire, et il y a d’autres priorités sur le droit des femmes » ?

L’UFAL, elle, ne se contente pas d’observer, mais agit. Nous considérons que la laïcité est et sera toujours un combat. C’est notamment un combat contre tous les communautarismes et tous les intégrismes. C’est pourquoi nous avons mené une campagne pour faire cesser le privilège de financement indu que s’octroyait l’Institut Civitas, officine intégriste catholique qui a montré son visage de haine et sa propension à troubler l’ordre public lors de l’examen du projet de loi pour ouvrir le mariage aux couples de même sexe.
Encore une fois, nous avons montré que les convictions laïques devaient s’incarner dans le militantisme et pouvaient obtenir des victoires, soyons-en fier !

Président de l'Ufal nationale, vice-Président de l'UDAF de Gironde.

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