Rarement nous avons collectivement autant souhaité changer d’année, comme pour tourner la page. Réflexe dérisoire, mais qui montre combien cette année 2015 aura été traumatisante et marquante avec les tueries de janvier et de novembre.
Nous terminons 2015 avec une détermination : ne plus tolérer l’intolérable. Ne plus tolérer les propos haineux, les dénis, les silences et les postures victimaires, tous ces faux-semblants qui sont brandis pour empêcher un débat raisonné.
Ne plus tolérer les procès en islamophobie qui visent à protéger la religion des nouveaux « opprimés », mais qui revient en fait à imposer une discrimination positive contraire au principe d’égalité, et menace la liberté d’expression en confondant racisme et libre critique des religions.
Ne plus tolérer les « ils l’ont bien cherché », les « excuses » du fait de la situation sociale. Non, les Français qui ont massacré leurs compatriotes au nom d’une religion ne sont pas les nouveaux damnés de la Terre ! Tout ne se vaut pas, et la primauté des droits de l’Homme n’est pas négociable avec le relativisme culturel.
Nous allons débuter 2016 avec un espoir, l’espoir d’un réveil républicain qui reprendrait la marche vers la République laïque et sociale comme rempart au fanatisme, à l’intégrisme et au communautarisme. Nous devons pour cela avoir comme obsession de combattre la confusion et les dévoiements des principes républicains.
Nous devons agir, discuter, argumenter, déconstruire les discours, dénoncer les postures. Nous devons faire en sorte que la laïcité ne soit plus désincarnée, car la laïcité n’est pas que paroles, mais un principe qui n’a de sens que s’il est appliqué.
Mais nous devons être lucides, car la tentation concordataire, sous prétexte de contenir la menace islamiste, se fait de plus en plus pressante et nous ramènerait 110 ans en arrière. Alors que l’état d’urgence, qui restreint nos libertés, semble bien parti pour durer, notre pratique qui consiste à lier combat laïque et sociale est plus que jamais la condition nécessaire à notre objectif : la fraternité de la République laïque et sociale.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’horizon n’est pas vraiment dégagé. À gauche, l’aveuglement continue, et la compassion envers les postures victimaires, qui ne sont que des instruments pour mener l’offensive politique communautariste anti-républicaine, s’amplifie. À droite, l’instrumentalisation nauséabonde de la laïcité contre une partie de la population présentée comme non intégrable se poursuit de plus belle dans une croisade identitaire, nouvel avatar du racisme le plus primaire. Pendant ce temps-là, le Front national poursuit sa progression dans les urnes.
Nous ne sommes pas « au milieu » ou dans un entre-deux. Nous sommes des militants du combat laïque et social, et nous n’avons pas à nous positionner par rapport aux uns et aux autres. Nous devons simplement affirmer nos convictions pour promouvoir et défendre le principe constitutionnel de laïcité.
Après un hiver terroriste, nous avions appelé à un printemps laïque pour assurer la cohésion sociale. C’était le sens du sursaut républicain du 11 janvier 2015. Alors que le reste de l’année n’a été qu’une longue succession de reculades et de concessions de la part de nos gouvernants, en ce qui nous concerne, en 2016, nous serons toujours Charlie !

 

Président de l'Ufal nationale, vice-Président de l'UDAF de Gironde.

En savoir plus sur UFAL

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

Exit mobile version