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La matinée est belle, l'ambiance est détendue. Madame le Proviseur accueille, en ce jour de pré-rentrée, les 175 professeurs d'un lycée de banlieue parisienne. Les politesses d'usage et les bons voeux passés, Madame le Proviseur annonce fièrement les résultats du baccalauréat, qui, dans cet établissement chic, flirtent avec les 100 %.
Nos lecteurs et collègues ont peut-être lu la Lettre aux éducateurs, du président de la république, envoyée à domicile et à grands frais chez tous les enseignants, pour un coût d'environ 500 000 euros.... alors que le texte était sur internet et faisait déjà fleurir les commentaires perplexes ou courroucés. La moindre des critiques portant sur la somme gaspillée, qui eût certainement été mieux employée en bourses d'études, entretien de bibliothèques, et autres dépenses plus utiles.
Suite aux événements qui se sont déroulés à la cantine de Maincy le 2 avril 2007, « Des enfants au pain et à l'eau » et de l'implication de notre association pour soutenir les enfants concernés et leurs familles, Madame le Maire a déposé une plainte pour diffamation auprès du tribunal de Melun contre l'association de parents d'élèves « Ensemble pour l'école » et contre sa présidente, Béatrice Fratello, pour avoir affiché au moment des évènements un courrier à son attention.
Il est, dans la façon dont les médias traitent depuis quelques années le sujet du baccalauréat, une chose qui ne laisse pas d'étonner : le premier thème dont on parle, quand on parle du baccalauréat, c'est du marché qu'il génère. « Annabacs », produits pharmaceutiques aux vertus imaginaires, cours particuliers (nouvel arrivage, cette année, dans cette quincaillerie : le « coach »), le « bac », c'est d'abord un marché qui s'étend de plus en plus et qui semble chaque année un peu plus juteux.