M. Gilles Platret, maire (Les Républicains) de Chalon-sur-Saône, avait décidé en mars de supprimer des cantines scolaires les menus « de substitution » (sans porc). « Initiative politicienne sans rapport avec la laïcité » avait alors estimé l’UFAL (courrier des lecteurs ci-dessous). Or, le 13 août, le tribunal administratif de Dijon a rejeté la requête en référé déposée contre cette mesure par une « Ligue de défense judiciaire des musulmans ». Mais une fois de plus, politiciens et médias ont fait semblant de ne pas comprendre la décision du juge ! Éclairons-les donc.
Ce n’est pas « une victoire » pour le maire de Chalon-sur-Saône !
Le référé est une procédure qui permet, lorsqu’il y a urgence, de demander au juge d’ordonner des mesures provisoires mais rapides pour préserver les droits du demandeur. Or en l’espèce, la TA de Dijon a seulement considéré qu’il n’y avait pas « urgence », dans la mesure où jusqu’à la mi-octobre, les menus prévus dans les cantines de Chalon-sur-Saône ne comportaient pas de porc.
Le TA aura ensuite à se prononcer « sur le fond », c’est-à-dire sur le fait de savoir s’il y a ou non atteinte à une liberté ou à la légalité. Et c’est alors que le maire de Chalon-sur-Saône risque fort de déchanter !
La décision rappelle au contraire le cadre légal
Selon les médias, le TA (dont nous n’avons pas la décision intégrale) a estimé que « l’accès aux services de restauration scolaire de l’ensemble des usagers, y compris les enfants de confession musulmane, ne paraît pas compromis ». Voilà qui définit a contrario ce qui devra être vérifié « au fond » !
Si un service public de restauration scolaire existe dans une commune, il est soumis aux règles de droit de tout service public, dont l’égalité d’accès et la non-discrimination (la religion figurant parmi les critères de discrimination). La justice a ainsi annulé l’exclusion des cantines des enfants de chômeurs.
Certes, les « repas adaptés » ne sont jamais obligatoires. Mais dès lors qu’ils ont été instaurés, les supprimer revient à exclure de fait les enfants qui étaient inscrits à la cantine compte tenu de cette possibilité. Cela s’appelle clairement de la discrimination.
A Chalon-sur-Saône, c’est le contraire de la laïcité !
Les Républicains, divisés sur la question mais dont le chef soutient M. Platret, jouent ici le jeu de l’extrême-droite. C’est bien le même détournement de la laïcité, prétexte à une opération de division politicienne visant clairement des pratiques religieuses exclusivement juives et musulmanes. La pire nouvelle pour le « vivre ensemble ».
Non, la laïcité ce n’est pas imposer à tous de manger « du porc sinon rien » -pas plus que l’interdiction à tous des aliments prohibés par quelques convictions religieuses ou philosophiques. L’UFAL appelle à la vigilance, face à la montée des surenchères d’exclusion entre droite et extrême-droite.
Extrait du courrier des lecteurs de l’UFAL, 17 mars 2015
L’UFAL considère que la décision du maire de Chalon-sur-Saône est une initiative politicienne sans rapport avec la laïcité.
La restauration scolaire n’est pas une obligation dans le premier degré, c’est un service public administratif local facultatif. Il n’y a pour les communes ni obligation, ni interdiction de prévoir des repas de substitution sans porc (ou sans viande). Depuis des dizaines d’années la pratique existe et est entrée dans les mœurs. Toutefois, l’UFAL considère qu’elle ne doit pas aboutir à une ségrégation des enfants à la cantine (les « avec porc » et les « sans porc »). En outre, il ne peut être proposé de nourriture rituelle (ex. casher ou halal), ce qui reviendrait à subventionner des activités cultuelles (les organismes certificateurs des aliments).
Il est en revanche certain que supprimer les repas de substitution lorsqu’ils existent stigmatise une catégorie d’enfants et peut conduire à leur retrait de la cantine. C’est une opération politique nauséabonde à caractère raciste.
23 commentaires
Tout à fait exact ! Certains « commentateurs », à commencer par le maire de Chalons et son avocat (ce qui est le plus curieux, car apparemment il ne sait pas lire une décision de TA !) se sont avancés bien trop vite. Il s’agit du rejet d’un référé, pas d’un jugement au fond. Référé-suspension ou référé-liberté, peu importe.
A lire un des attendus, on doit s’attendre en fait à une censure sur le fond. Rira bien qui rira le dernier.
et pourquoi pas 4 ou 5 menus: pas de vache pour les gindouistes, pas du tout de viand pour ceux qui croient à la réincarnation, pas de poireau pour ceux qui croient au poireau rédempteur. transformons les cantines en auberges espagnoles, où il est écrit: ici on peut apporter son manger…
Les parents ont-ils le droit d’imposer à leurs enfants de ne pas manger de porc? À quel âge un enfant peut-il avoir une « confession »?
Pour ma part, j’estime qu’il n’y a pas d’enfant juif, d’enfant chrétien ou d’enfant musulman, mais des enfants dont les parents sont d’une confession ou d’une autre. Cela dit, les parents sont responsables de l’éducation de leurs enfants, même si la société et les institutions, notamment scolaires mais pas seulement, ont également une part de cette responsabilité. C’est donc logiquement que les parents croyants considèrent que ce qu’ils nomment « l’éducation religieuse » est indispensable à leurs enfants. Je me vois mal retirer un enfant du sein familial pour empêcher qu’il reçoive une telle « éducation religieuse », même si je m’en suis parfaitement passé.
De mon point de vue, la laïcité militante (je me considère comme militant laïc) consiste à développer un combat d’idées et à réagir par la parole, l’écrit ou par l’action juridique si un acte ou un fait paraît contraire au principe constitutionnel de laïcité.
Je suis, en ce qui me concerne, athée militant. Cela ne m’empêche pas d’avoir des copains et même des amis qui sont toujours adeptes d’une confession religieuse. Ce qui m’importe, c’est leur qualités humaines, pas leur foi. Par contre, rien ne peut m’empêcher par la parole ou l’écrit de critiquer une foi religieuse, et d’ailleurs pour moi toutes les fois religieuses.
Je pense que par malheur, alors que les croyances religieuses reculent en France comme l’a notamment montré le dernier sondage international sur la croyance et l’incroyance de Win Gallup International, le poids du passé religieux pèse encore extrêmement lourd dans la société, notamment dans les médias. Les religions (toutes les religions) sont allergiques à toute critique. Elles recourent à la notion de respect à chaque fois qu’une critique est émise à leur encontre. Je ne vois pas en quoi une religion serait par nature respectable, ce qui au sens des religieux veut dire intouchable, sinon c’est ce vilain mot de « blasphème » dont ils se servent, alors qu’il serait loisible de critiquer librement une position philosophique ou politique. C’est confondre le respect dû à un être humain ayant un comportement convenable dans la société avec le respect d’un concept. Un concept n’a pas à être respecté !
C’est parce que les religions savent parfaitement qu’elles sont en perte de vitesse qu’elles s’agitent. Il suffit de rechercher les réactions des groupes religieux au sondage que j’ai cité plus haut. Plus une religion est organisée, plus elle gagne en influence et en capacité d’agir. C’est pourquoi l’église catholique, même si le nombre de « messalisant » est désormais ridiculement faible (4 à 5% des baptisés), est le lobby religieux le plus efficace.
Je considère enfin que les attaques contre la religion musulmane cachent en fait, fort mal d’ailleurs, un racisme anti-arabe. Ces attaques n’ont comme résultat pour ceux qui sont ou furent d’origine musulmane que de faire revenir à la pratique religieuse ceux qui l’avaient perdue. Elles permettent à des groupes extrémistes, profitant surtout du déclassement social de trop de personnes censées « appartenir » (quelle aveu, non ?) à l’islam. Contrairement à ce qui est dit, il existe pas mal en France d’ex-musulmans devenus non seulement indifférents, mais aussi agnostiques ou athées. Connaissant quelques sites « ex-musulmans » (il en existe même dans les pays arabes, avec les risques que cela comporte), autant dire que ce que racontent les racistes anti-arabes et musulmans n’est que roupie de sansonnet par rapport aux écrits des ex-musulmans qui ont eux une connaissance réelle de l’islam au même titre qu’un ex-chrétien a de sa « religion des naissance », ou qu’un athée qui a connu en France la dogmatique catholique et sa pratique dans les années 50.
étant non seulement totalement laïque mais également totalement critique à ‘égard de ce que toute croyance permet, de la manipulation au « pardon » des pires actes ,
je n’exclus pas les politiciens , qui usent et abusent des croyances pour leurs propres intérêts. Même si les pratiques religieuses sont en perte de vitesse, notre époque ,de retour au féodalisme, expose le plus grand nombre au désarroi, et les esprits faibles se réfugient naturellement dans les croyances., religieuses , scientistes ou politiques. Diviser pour mieux régner est plus que jamais le grand principe de nos politiciens. Ne les laissons pas faire, ne nous laissons pas faire.
Égalité, liberté et fraternité. Laïcité. Bien mais comment faisons-nous pour vivre ensemble ? Il faut bien reconnaître que les solutions sont difficiles à partir du moment où la religion n’est pas une affaire privée mais où elle constitue l’identité de la personne (qui s’en revendique) et qui régit ses comportements dans la sphère publique : pour les chrétiens c’est poisson le vendredi et maigre pendant le carême, pour les juifs c’est cachère, pour les musulmans, c’est pas de porc et hallal et ramadan… Et ne parlons pas des végétariens et des végétaliens… Alors pour n’exclure personne, il faut un menu adapté à chaque communauté (en marketing nous dirions une offre adaptée à chaque segment). Finalement, le mal n’est-il pas le communautarisme qui petit à petit s’est développé dans la société française ? Ainsi, ne pas exclure, c’est satisfaire les besoins de chaque communauté. Mais pour les athées, vous pouvez servir n’importe quelle viande, n’importe quel jour de la semaine. S’agit qu’elle soit bonne et pas de la merde produite par l’agro-industrie capitaliste qui peut bien la rebaptiser de n’importe quelle appellation cachère ou hallal, pourvu que cela rapporte du profit. Pour conclure, je suis très sceptique quant à l’issue de ce débat où il se dit tout et son contraire : au nom de la république, les uns excluent et interdisent et les autres acceptent finalement une forme d’égoïsme communautaire qui va à l’encontre de l’égalité et de la laïcité. La vérité n’est peut être pas blanche ou noire mais dans différents tons de gris…
Les réponses à cette question permettent tous les arguments ou toutes les arguties des uns ou des autres …tout le monde biaise …pas de franchise dans ce que lis ou je comprends …il n’y a qu’une réponse possible à mon sens : -nous n’avons pas à connaitre qui est de telle religion ou de telle autre …ni si les uns sont végétaliens ou végétariens ou encore s’ils participent à tel mouvement spiritualiste ou pas etc…l’inquisition c’est évidemment une histoire d’une autre époque …enfin il me semblait !
Je découvre au contraire que sous le couvert même de laicité -parfois encore-on tombe dans cette rhétorique consternante de dire une chose et à la fois son contraire -ce fameux ni oui ni non si répandu en politique hélas ! pour ce qui me concerne il revient à ne faire aucun cas du fait religieux ou autre…l’inscription à la cantine scolaire vaut par principe acceptation de son mode de fonctionnement…évidemment les instances de fonctionnement habituelles exercent les contrôles prévus par la législation…et la cuisine de notre pays est si riche qu’on peut aussi la découvrir par l’école …bon appétit les enfants .
Pour clore définitivement ce débat, il faut s’appuyer sur l’histoire et non sur des croyances erronées. Je m’explique :
A une époque, l’église catholique avait imposé le poisson à la place de la viande le vendredi en se servant de la religion pour convaincre les sceptiques alors que c’était pour lutter contre la consommation excessive et nocive de gibier.
De la même façon, l’islam a interdit de manger du porc en utilisant la religion pour convaincre. Il ne vous a pas échappé que l’islam a commencé à s’implanter dans les pays chauds ; il fallait donc trouver un prétexte pour empêcher de consommer du porc, viande fragile à cause de la chaleur à une époque où les réfrigérateurs n’existaient pas.
Il suffit que les imams expliquent cette vérité aux musulmans pour lever l’interdiction de manger du porc ! Il n’y aura plus de problème !
Je pense que tous les catholiques ne se gênent plus au 21è siècle pour manger de la viande le vendredi si ça leur chante.
En tant qu’ancien professeur, je pense que l’éducation est faite pour émanciper et lutter contre ces croyances ancestrales et dépassées. Il faut que la religion arrête de nous pourrir la vie.
Je crains que Carassio ne se trompe quant à l’origine du tabou sur le porc. En effet la viande de porc se conserve tout aussi bien que les autres. Pour preuve, c’est avec elle qu’on fait les charcuteries et cette viande est abondamment consommée au Vietnam, pays chaud.
Le tabou du porc vient de la tradition hébraïque, peut-être du monothéisme égyptien et s’explique probablement par la volonté de différentiation de toute nouvelle religion. J’ajoute que les ancêtres des égyptiens, vivant dans un Sahara couvert de forêts devait sans doute élever des porcs. La désertification du Sahara a rendu cet élevage plus difficile pour les populations qui avaient trouvé refuge au bord du Nil.Dés lors ce tabou tombait bien…
Effectivement très intéressant de savoir pourquoi historiquement ce tabou, je ne pense pas qu’il y a d’hypothèses certaines à ce sujet, il y a eu certainement de multiples « avantages » dont beaucoup sanitaires à mon avis.
Le porc est sujet à maladies plus facilement transmissibles à l’homme (ex Grippe porcine) donc son élévage potentiellement problématique à ces époques. Sa viande se conserve mal sans frigo et ne peut être « séchée » et surtout peut être plus facilement contaminée par différents parasites (d’où les charcuteries sèches notamment qui se conservent car tout est bien cuit). Je fais un parallèle avec les juifs par ex qui ne doivent pas manger de crevettes entières = bonne idée car des crevettes ayant passé toute une journée au soleil sur une barque de retour de pêche ont toutes les chances de créer une intoxication.
Enfin, hypothèse n’engage que moi, le porc étant omnivore y compris nécrophage, je me suis toujours demandé si à l’époque, il n’aurait pas mangé parfois quelques ennemis le rendant indirectement peu gouté. (j’ai un ex récent de Biélorusses ne voulant pas manger d’anguilles, poisson de fond nécrophage des lacs, car y avaient été jetés des gens du temps de Staline).
PS :le sahara n’était pas couvert de forêts du temps des égyptiens, c’était plusieurs milliers d’années avant avant au carbonifère
Il me semble que jeter un coup d’oeil à la réalité du monde nous ferait à tous du bien :
Les protéines animales n’étant pas toujours le meilleur moyen d’assurer la bonne santé de tous les enfants, certaines cantines scolaires ont expérimenté avec succès la mise à disposition de menus alternatifs équilibrés mais végétaux. Par ailleurs, tous ceux qui ont des enfants savent que religion ou pas il y a des aliments qui « passent mieux » que d’autres ;
Des lors, proposer des menus alternatifs diversifiés dans les cantines scolaires, à condition d’être bien pensés offre peu de difficultés et des solutions existent sans remettre en cause la sacro-sainte laïcité un peu mise à toutes les sauces ces temps-ci..
J’estime pour les repas à l’école, il ne faut qu’un seul repas préparés pour tous les enfants quelle que soit la secte à laquelle leurs parents appartiennent. Si on ne veut pas de ce repas pour des raisons religieuses, il suffit que les parents préparent des tartines ou autre chose pour leur enfants. Ce luxe pour toutes ces fantaisies religieuses ne va pas tenir encore longtemps, parce que l’Europe s’appauvrit chaque jour. J’ai 76 ans et à l’époque tous les enfants mangeaient à midi leur tartine, il n’y avait aucun repas scolaire et cela ne nous a pas empêché de grandir normalement et « la question de ce qu’il y a au menu à l’école » n’existait pas, maintenant on satisfait toutes les exigences des sectes, c’est inadmissible. C’est le contribuable qui doit payer toutes ces fantaisies. Dire qu’instaurer un repas général pour tous les enfants seraient un acte d’extrême droite me paraît ridicule, c’est un acte de « bon sens », et la vérité n’est ni de droite ni de gauche, elle est la vérité et in casu c’est le bon sens, même si ce bourgmestre serait d’extrême-droite (je suis contre tous les extrêmes). On en veut pas du repas, et bien les parents préparent des tartines ou autre chose pour leurs enfants à midi, c’est aussi simple que cela. (j’habit la Belgique)
J’ai 52 ans, je partage totalement votre point de vue, on devrait rappeler plus souvent les conditions passées de frugalité et assez spartiates qui n’ont pas empêché l’accès de tous à des connaissances de qualité, source de notre prospérité (encore) actuelle. Les débats sur les options à la cantine sont un débat de privilégiés capricieux qui ne se rendent pas compte de la valeur des choses (pour combien de temps encore effectivement)
Et à propos de sectes, je pense que les débats de riches vont aussi porter de plus en plus sur le Bio ecolo à distinguer d’une sécurité alimentaire légitime par ailleurs.
Le bons sens et la sobriété y compris financière pour les écoles de la république serait de servir un seul menu, avec tous les enfants ensemble aux mêmes tables point final. Pas de tables dédiées musulmans, pas de tables de « cefrancs », pas de tables où on ne parle pas français.
Nos élus n’ont fait que clientélisme et démagogie (rebaptisé correctement diversité et vivre ensemble) vis à vis de communautarismes religieux et autres activismes qui n’ont rien à faire dans une éducation citoyenne des « lumières » et qui ont abimé l’égalité républicaine.
Si un enfant n’aime pas tel ou tel plat (ou ne peut par allergie), ok lui donner simplement la possibilité de manger plus d’un autre. Pourquoi pas non plus carrément des menus détaillés à la carte aux frais du contribuable évidemment…
Pour ce qui est de la découverte des traditions alimentaires familiales, c’est à la maison pas à l’école de la République.
pour une fois je ne suis pas d’accord avec Charles Arambourou dont je reconnais la compétence en matière de laïcité. Soyons clairs la décision du maire de chalons est politique, bien sûr, mais elle est conforme à la laïcité. L’UFAL se trompe quand il dit que le loi n’oblige à rien pour les cantines: les cantines gérées par des municipalité sont des services publics donc se doivent de respecter notre laïcité républicaine , principe constitutionnel. Par conséquent elles ne peuvent tenir compte d’aucune demande à caractère religieux.
D’ailleurs que se passerait il si les 500 croyances recensées en France avaient chacune une exigence alimentaire?
Vous avez tort, JM. Je suis non seulement laïc, mais athée de surcroît. Peu susceptible d’être en accord avec quelque religion que ce soit. Le combat des athées est un combat idéologique.
Il n’y a pas à mes yeux d’enfant juif, d’enfant chrétien ou d’enfant musulman. Ce sont leurs parents qui ont une croyance.
Cependant, mon combat ne consiste pas à faire comme l’ont fait et le font encore trop de religions : « martyriser » (j’ai choisi ce terme volontairement !) ceux qui ne sont pas de leur croyance.
La laïcité ne nie pas l’existence des religions. Comment le pourrai-elle ? Elle organise un espace public où croyants et non-croyants sont respectés dans leurs habitudes qui ne sont pas contraires aux droits de l’homme. Elle ne peut avoir comme conséquence de refuser de la nourriture à un enfant, sous quelque prétexte que ce soit.
Il est à mes yeux parfaitement clair que la position adoptée par le maire de Chalons est uniquement une position politicienne destinée à draguer les voix de l’extrême droite. Il est parfaitement possible de servir des repas de substitution puisque cela a été fait pendant de très nombreuses années sans que cela choque qui que ce soit.
Cette position ne fait de donner de l’eau au moulin des islamistes qui peuvent ainsi se poser en victimes et se répandre ainsi dans des milieux trop souvent pauvres et peu cultivés.
Pour ma part, ce discours « anti-islam » n’est que le « cache-sexe » du racisme anti-arabe.
Je connais pas mal « d’ex-musulmans » qui se moquent d’Allah comme d’une guigne, mangent de la charcuterie et boivent un coup de rouge.
D’ailleurs, si vous êtes curieux, cherchez sur internet un site « d’ex-musulmans ». Il en existe, et même dans des pays arabes, avec pour ces derniers tous les risques que cela comporte. Ils sont bien plus virulents et démonstratifs que tous les poncifs des extrémistes « blancs et de souche », comme ces derniers disent. Car eux ont eu une connaissance de cette religion de l’intérieur. Ils ont beaucoup de courage et des convictions fermes. Cela a été bien plus difficile à eux que cela a été pour les ex-chrétiens devenus agnostiques ou athées. Quoique j’ai le souvenir des avanies que j’ai subi de la part d’autres élèves, et à l’école laïque en plus, parce que j’étais un des rares à ne pas aller au catéchisme.
Totalement d’accord avec Feilusha. Il faut protéger les enfants quels qu’ils soient, les nourrir en fait partie. Ce sont les parents qui sont abusifs, on ne devrait jamais imposer une religion « à la cire fraîche qu’est le cerveau d’un enfant »; laissons leur le temps de choisir quand intellectuellement ils en seront capables. Quant aux manœuvres politiques autour de la laïcité c’est à ce jour le pire brouillage qui lui soit imposé depuis longtemps. Faut-il se rassurer en pensant que les apprentis sorciers échouent toujours? je n’en suis pas sûr.
merci encore une fois a l’ufal pour ces analyses bien équilibrées, ce qui nous change de la recherche d’excitation médiatique ou racolage politique, qui est de plus en plus la regle. Trouver une voie opérationnelle équilibrée comme le propose l’ufal, c’est la seule voie du progres (a partir de l’existant, c’est a dire paradoxalement au XXIème siecle encore avec beaucoup qui croient aux méfaits de la salade, du porc, de la viande le vendredi, du gluten (ca peut etre vrai), ou aux vertus de l’immaculé massacre. )
Jusqu’à quand laisserons-nous la religion nous imposer tous ses interdits ? Ne serait-ce que dans le domaine alimentaire, la viande en général pour les bouddhistes, la viande bovine pour les hindous, les coquillages et les crustacés pour les israëlites, la viande porcine pour les israëlites et les musulmans, que tous ces gens se contentent de brimer leurs pauvres enfants mais nous laissent tous en paix ! D’autant plus qu’il y a tant et tant de personnes qui meurent de faim dans ce monde…
Désolé, je ne comprends pas la position de l’UFAL. Si on doit accepter les menus sans porc pour éviter la discrimination, alors on doit pour la même raison accepter le voile religieux!!! Je suis d’accord avec le maire de Châlon quelque soit ses orientations politiques par ailleurs.L’école doit respecter la religion de chacun mais ne pas se plier aux dogmes.
En l’occurrence, ce n’est pas l’école qui est en cause, mais la restauration scolaire qui ne dépend pas de l’Education nationale. Pour ma part, ce qui compte c’est que les enfants aient de quoi se nourrir.
La solution des menus végétariens a l’avantage de satisfaire tout le monde, y compris, et ils sont de plus en plus nombreux… Les végétariens !